Le Bloc Québécois veut guillotiner la monarchie Britannique

Ce mercredi, les élus fédéraux du Canada, à l’initiative du Bloc Québécois (BQ), sont appelés à voter pour la fin de leurs liens séculaires avec la monarchie britannique. Une menace qui a toutefois peu de chances d’aboutir.

Le 25 octobre 2022, une motion déposée par les séparatistes Bloc Québécois (BQ) a provoqué un vif débat au parlement canadien. Elle intervient quelques jours après que 11 députés issus du Parti Québécois (souverainiste) et du Parti Québec Solidaire (gauche) ont refusé de prêter serment d’allégeance au roi Charles III. Dans son discours au Parlement, le député Yves-François Blanchet a expliqué que « sa propre prestation de serment n’était pas sincère ». Avec le décès de la reine Elizabeth II, survenu le 8 septembre dernier, le leader du BQ estime que « la Chambre doit exprimer son désir de rompre les liens entre l’État canadien et la monarchie britannique comme doit demander au gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour ce faire ». « Il doit y avoir des gens dans le monde qui nous regardent de façon un peu bizarre en se disant que le Canada, qui est supposé être un état moderne possède encore comme chef du Canada, un roi conquérant étranger » a déclaré Yves-François Blanchet. Afin de justifier sa demande, il a également expliqué que « l'allégeance à un souverain étranger était non seulement dépassée, mais aussi coûteuse », jugeant l'institution royale comme  « raciste », « archaïque », « presque archéologique » et « humiliante » qu'il faudrait démolir comme le rapporte CBC.

 

 

Le gouvernement candien ferme le ban à toute remise en cause de la monarchie

Premier ministre depuis 2015, et proche de la famille royale britannique, Justin Trudeau a pourtant averti qu’il n’était pas question de ré-ouvrir ce genre de discussions encore moins de modifier la constitution. « Le Bloc québécois a la journée entière pour parler de préoccupations de Québécois, de Canadiens. Ils pourraient parler du coût de la vie, ils pourraient parler de l’inflation, […] mais non le Bloc québécois, surprise, surprise, veut rouvrir la Constitution. Mon Dieu ! Ce n’est pas ça qui préoccupe les Québécois, ni les Canadiens, ces jours-ci » a rétorqué le chef du Parti Libéral, cité par le quotidien La Presse. Une motion qui a peu de chances d’aboutir puisque Conservateurs et Libéraux, qui représentent à eux seuls plus de 300 sièges sur les 443 qui composent le Parlement, ont annoncé qu’ils rejetteraient en bloc cette demande d’abolition de la monarchie. Ils ont rappelé au BQ que Charles III était avant tout le roi du Canada. « Pour moi, ce n’est pas une priorité. Ce n’est même pas quelque chose que je compte débattre. Faire un changement aussi profond dans un système qui est parmi les meilleurs, les plus stables au monde, pour moi, maintenant, ce n’est pas une bonne idée » a d’ailleurs déclaré Justin Trudeau sur les ondes de Radio-Canada.

Une opinion qui tranche toutefois avec le point de vue général des canadiens. Si le sujet indépendantiste québécois ne fait plus recette (seuls 33% des francophones y sont favorables), 58% des Canadiens souhaiteraient que la question du maintien de la monarchie soit soumise à référendum. « Les gens ne sont pas hostiles au nouveau roi [soutenu par 44% des Canadiens-ndlr], mais ils ne sont certainement pas aussi amoureux de lui qu'ils l'étaient de sa mère » analyse Darrell Bricker, directeur de l’Institut Ispos. En mai 2022, alors prince de Galles, Charles III avait visité le Canada et avait rencontré les représentants des Premières nations amérindiennes.

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Date de dernière mise à jour : 26/10/2022

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