Le prince João d’Orléans-Bragance ne décolère pas !

le prince Joao d'Orléans-BraganceLe prince le plus en vue de la maison d’Orléans-Bragance ne décolère pas après Dom Bertrand d’Orléans-Bragance. Lors d’une interview accordée au magazine «Point de Vue», le  prince João d’Orléans-Bragance est revenu  une nouvelle fois sur les propos controversés de son cousin, niant l’existence d’un racisme au Brésil. Entre Petrópolis et Vassouras, l’histoire d’une guerre dynastique qui n’en finit pas.

Ils sont au Brésil ce que la querelle entre légitimistes et orléanistes est à la France. Depuis un siècle, les deux branches rivales de la maison impériale du Brésil et leurs partisans ne cessent de se disputer par médias et réseaux sociaux interposés. Les récents propos de Dom Bertrand d’Orléans-Bragance ont suscité une vague d’indignation. Niant toute forme de racisme ou  l'existence de problèmes environnementaux dans la société brésilienne, les déclarations de ce prétendant au trône, proche du président Jair Bolsonaro, ont fait bondir son cousin, le prince João d’Orléans-Bragance. Depuis la mort du charismatique Dom Pedro –Gastao d’Orléans-Bragance en 2007, João d’Orléans-Bragance est devenu le porte-parole d’une branche qui affiche volontiers ses positions libérales.

Extrait de l'interview du prince Joao . magazine Point de Vue«Ses propos ne reflètent en rien la position de la majorité des membres de la famille impériale» précise immédiatement le prince João d’Orléans-Bragance. «Je tiens à me désolidariser de ses propos» ajoute-t-il, reprochant à son cousin de soutenir une «idéologie fasciste» qui est très loin des «valeurs représentées par [les empereurs-ndlr] Dom Pedro Ier et Dom Pedro II». Le prince ne cache pas sa colère. Accusant Dom Bertrand d’Orléans-Bragance d’avoir des idées rétrogrades « dignes du XVIIème siècle », d’être sous l’emprise de la TFP (un organisme religieux), et d’être obnubilé par la «christianisation des peuples indiens», le prince Petrópolis le renvoie à ses cours d’histoire.

«Le peuple brésilien est métissé mais le racisme existe bien dans notre société, dissimulé» affirme João d’Orléans-Bragance qui rappelle que les origines de ce mal de société trouvent ses fondements dans l’histoire esclavagiste du Brésil. «L’inégalité sociale est un problème endémique dont souffrent les noirs et les indiens»  souligne le prince qui tient un hôtel à Paraty. João d’Orléans-Bragance est très investi dans la protection des minorités ethniques et de l’Amazonie. Un sujet sensible au Brésil. «Mon cousin nie le réchauffement climatique. Il accuse les ONG d’être des organisations éco-terroristes. Son postulat menace la survie de la forêt amazonienne et même notre économie» déplore le prince João qui fait remarquer que les indiens sont sensibles au covid-19 et largement touchés par cette pandémie, faute de protection naturelle à la maladie.

C’est un démocrate assumé. Dom Joãozinho, aujourd'hui à 66 ans, n’a jamais caché qu’il avait été proche du Parti Travailleur de l'ex-président Luiz Inácio Lula da Silva avant de participer aux manifestations contre la corruption qui gangrène tout le gouvernement. Le prince João d’Orléans-Bragance ne masque pas ses inquiétudes quant à la montée des populismes en Europe. «L’idée même de démocratie est menacée. Elle est pourtant essentielle à la survie de nos sociétés» avertit le prince qui rré-aaffirme en guise de conclusion, que cette forme de gouvernement est celle qui «reflète les valeurs de sa famille».

Le prince Joao et les indiens d'AmazonieC’est un mariage qui est à l’origine de ce schisme dynastique. En épousant sans le consentement de sa mère, la Rédemptrice Isabelle d’Orléans-Bragance, la comtesse Élisabeth  Dobrzensky de Dobrzenicz en 1908, le prince Pierre d’Alcantara a dû renoncer au trône pour lui et ses descendants. Avant que sa lignée ne revienne sur cette abdication plus tard. Les tensions familiales persistent et ce différend est également une des raisons de l’échec du référendum sur la monarchie en 1993. Depuis la mort de Dom Pedro-Gastao d’Orléans-Bragance, la branche des Vassouras a doucement pris le dessus sur ses rivaux. Proches du gouvernement actuel et fort de quelques élus, bien qu’en perte de vitesse désormais après avoir connu une large période d’engouement, le Vassouras Dom Bertrand d’Orléans-Bragance espère que l’idée monarchique pourra faire l’objet d’un nouveau référendum sous peu.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 18/07/2020

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