Après avoir tenu une conférence virtuelle dans les locaux de la Fondation Alexandre de Gusmão, une officine du Ministère des Affaires étrangères du Brésil, le prince Dom Bertrand d’Orléans-Bragance a du réagir aux accusations de négationnisme dont il a fait l’objet dans la presse, ces derniers jours. Pour ce prince Vassouras de la maison impériale brésilienne, hors de question de revenir sur ses propos. Le 23 juin, il a publié en ce sens une lettre justificative sur le compte Twitter de son secrétariat.
«Je confirme et je réitère mes propos prononcés le 16 juin dernier à l'occasion de la conférence que j'ai tenu sur la chaîne YouTube de la Fondation Alexandre de Gusmão» a déclaré le prince Dom Bertrand d’Orléans-Bragance, héritier au trône du Brésil pour la branche la plus conservatrice de la maison impériale. Accusé par la presse de nier l’existence du racisme dans la société brésilienne, le prince a évoqué une «fake news» distillée par les médias locaux. Lors de son allocution, il avait affirmé que le Brésil ne connaissait « aucun problème racial et que certains [allusion aux militants du Black Lives Matter-ndlr] tentaient de verser leur poison» au Brésil, affirmant que chaque habitant de ce pays d’Amérique du Sud, qu’il ait du «sang blanc, de sang indien et de sang noir», coexistait pacifiquement. Des propos que le prince Dom Bertrand assume totalement tout en se justifiant face à l’ampleur des accusations dont il fait l’objet.
«En effet, le Brésil a naturellement des problèmes mais nous n’avons jamais connu aucun apartheid dans ce pays et nous n’avons jamais divisé nos compatriotes. C’est bien parce que, à l’exception des familles qui ont immigrés, ici, il y a deux générations, les brésiliens ont en eux la foi et l’esprit d’entreprise des portugais, l’esprit intuitif et merveilleux des Indiens et la gentillesse, la force et l’affection des Africains, ajoutés aux gènes des Allemands, des Italiens, des Libanais, des Japonais et tant d’autres peuples qui sont venus dans cette terre bénie de Santa Cruz que nous n’avons pas vécu cela» a expliqué longuement le prince Dom Bertrand. «Ce métissage naturel fait que le brésilien est une bonne personne et qui nous distingue du reste des autres nations» renchérit le prétendant sur un ton quelque peu paternaliste.
Rappelant que dans ses veines coule du sang africain, par le biais de l’épouse du roi Alphonse VI et de Ludovic Sforza (dit le Maure), le prince Dom Bertrand insiste sur les actions en faveur de la fin de l’esclavage de sa famille. «Mon arrière-grand-père, le comte d'Eu, après avoir mené les troupes de la triple Alliance à la victoire, pendant la guerre du Paraguay, a aboli l'esclavage dans ce pays. Son illustre épouse, la princesse Isabelle dite la Rédemptrice a libéré les esclaves de leur état servile, a sacrifié son trône pour que le Brésil ait le bonheur de ne pas connaître ce que d'autres pays ont eu le malheur d’obtenir à travers des combats fratricides et des larmes de sang» peut-on encore lire dans son communiqué.
«En tant que prince brésilien et catholique, héritier de notre glorieux héritage et respectueux des responsabilités que j’ai envers mon pays et mon peuple, je ne peux que rejeter ces idéologies étranges et trompeuses qui tentent de propager de la discorde, de générer une crise sociale, un climat d'animosité parmi les Brésiliens et d'essayer de provoquer une lutte des classes de type marxiste» dénonce Dom Bertrand d’Orléans–Bragance qui ne cache pas sa détestation de tout ce qui est politiquement à gauche. «Rappelons-nous toujours qu'une nation est avant tout une grande famille avec un destin commun à réaliser» a rappelé encore et en guise de conclusion ce descendant de Dom Pedro II.
Si les précédentes déclarations du prince Dom Bertrand d’Orléans –Bragance ont été âprement discutées dans la presse et les réseaux sociaux qui ont condamné ses propos, son communiqué n’a pas été repris par ces mêmes médias qui l’accusaient de négationnisme. Pour les soutiens du prince impérial, simplement la preuve que «l’influence [au sein du gouvernement-ndlr] du prince et la montée des monarchistes dans l’opinion dérangent».
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