Dans un Brésil en proie à de profondes tensions politiques, Luiz Philippe d’Orléans-Bragance, héritier de la dynastie impériale et député fédéral, sonne l’alarme. À ses yeux, le pays a déjà basculé dans un régime autoritaire, où justice, économie et libertés sont instrumentalisées au profit du pouvoir en place.
Luiz Philippe d’Orléans Bragance, député fédéral de São Paulo et descendant direct de l’empereur Dom Pedro II, tire la sonnette d’alarme : selon lui, le Brésil a déjà basculé dans un régime autoritaire. Entre institutions judiciaires instrumentalisées, contrôle économique et censure, il dénonce une transformation inquiétante de la démocratie brésilienne.
Le prince impérial dénonce les dérives du dirigeant actuel brésilien
Député fédéral et membre du Parti libéral (PL) élu depuis 2018, Luiz Philippe d’Orléans-Bragance possède une solide formation en sciences politiques et une carrière reconnue dans les affaires, reste proche de l’ancien Président Jair Bolsonaro ou encore du dirigeant des États-Unis Donald Trump. C’est un opposant revendiqué au Président d’extrême-gauche Lula Da Silva dont il dénonce les dérives. Il affirme avec fermeté : « Le Brésil est déjà devenu une dictature », mettant en lumière une lutte de pouvoir où le soutien du pouvoir judiciaire, en particulier de la Cour suprême fédérale (STF), sert à affaiblir l’opposition, contrôler l’économie et transformer le pays en une démocratie de façade. Selon lui, il s’agit d’une manœuvre concertée qui « entrave les partis politiques et concentre le pouvoir entre les mains de quelques-uns ».
Dans une interview accordée au podcast Diário do Poder, il va droit au but : « La Cour suprême a disparu, elle n’existe plus. Nous n’avons plus qu’une petite assemblée de personnalités nommées qui exercent un pouvoir disproportionné. ». Pour le prince Luiz Philippe, la STF ne se limite plus à un rôle impartial de tribunal : « Elle agit désormais comme un organe politique, légitimant les décisions du gouvernement et abandonnant son rôle de garant de la Constitution. ». Cette dérive est renforcée par des mécanismes juridiques ciblés visant à « éliminer systématiquement l’opposition par des enquêtes sélectives, la censure et des restrictions sur la parole critique », affirme-t-il.
L’État brésilien, selon le député, exerce également une emprise croissante sur l’économie : « Il y a toujours une règle, une autorisation de l’État. La fiscalité est aussi un moyen de dissuasion. ». Bureaucratie étouffante, pression fiscale insoutenable et interventionnisme constant limitent la liberté économique et découragent l’investissement selon divers analystes financiers. Pour le prince député, aucun doute, la concentration du pouvoir s’accompagne d’une restriction des libertés publiques : « La presse est muselée, les réseaux sociaux censurés, les citoyens réduits au silence et les opposants criminalisés. ». Pour lui, la démocratie est aujourd’hui menacée, et seule la résistance citoyenne et le débat public peuvent freiner cette dérive.
Une maison impériale qui entend peser dans le débat
Bien que devisée entre deux tendances (libérale et conservatrice), la maison impériale du Brésil entend peser dans le débat public. Si la branche Petrópolis verse dans la représentation culturelle et la défense du patrimoine, celle des Vassouras est politiquement active et fait figure de lignée la plus proche du trône brésilien renversé en 1889. Cette dernière a été (et reste ncore aujourd’hui) très proche de la présidence bolsonaro (2019-2023) marqué par une politique d’extrême-droite et un retour de l’influence monarchiste (dont un groupe parlementaire). Le prince Dom Bertrand d'Orléans-Bragance, prétendant au trône, à lui-même eu les honneurs de l'ex-dirigeant brésilien, aujourd'hui accusé de tentative de putsch.
Une pétition réclamant la mise en place d’un référendum sur un retour de la monarchie est en cours d’examen par le Sénat. Dans un projet de révision de la constitution, le prince Luiz-Philippe d’Orléans a inclus un article ouvrant cette possibilité si les Brésiliens le souhaitent.
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