Le roi Mohammed VI, victime du logiciel « Pegasus » ?

Mohammed Vi et son fils héritier Hassan (gauche)C’est l’affaire qui agite toute la classe politique française et internationale depuis qu’une enquête menée par 17 médias différents a révélé que plusieurs hommes politiques, journalistes et autres ont été la victime du logiciel espion israélien répondant au nom de « Pegasus ». Cette affaire qui n’a pas encore dessiné tous ses contours nous apprend également que le royaume du Maroc, via son agence de renseignement,  aurait espionné aussi bien le président français Emmanuel Macron que son propre souverain Mohammed VI.  Si divers quotidiens français ont rapporté cette information, d’autres au Maroc se sont empressés de démentir que le monarque avait été pris pour cible par ses propres services. 

Lalla Salma du marocLe scandale est à la hauteur de l’affaire. Plus de 50 000 personnes, issus du monde journalistique ou politique auraient été la victime du logiciel espion « Pegasus » utilisé par le groupe israélien NSO. La France et ses dirigeants eux-mêmes auraient été pris pour cible par divers pays étrangers dont un de ses alliés réputé proche, le royaume du Maroc. Notamment sur le volet africain qui inquiète Rabat et dans lequel Paris est très impliqué.  S’il est d’usage courant que chaque pays espionne l’autre afin de protéger ses propres intérêts, c’est une autre information qui a fait les titres de la presse française. Le roi Mohammed VI aurait été lui-même mis sur écoute par sa propre agence de renseignements, la Direction Générale de la Sureté Nationale (DGSN) et la Direction Générale de la Surveillance du Territoire dirigées par l’omniprésent Abdelatif Hammouchi. Pis d’autres membres de la famille royale sont également concernés par ces révélations qui s’étalent partout dans le monde depuis plusieurs heures. 

Prince Moulay Hicham Photo@LexpressD’après France Inter qui a consacré un long article sur le sujet, l’épouse du roi, Lalla Salma Bennani, mère du prince héritier Hassan, figurerait sur cette liste. Depuis 2018, la princesse consort n’a plus été vue (ou très rarement) en public et certains sources affirment qu’elle est reléguée dans une aile du palais avec interdiction d’en sortir. Des bisbilles dans le couple royal qui ont donné lieu à toutes sortes d’interprétations qui se sont transformées en rumeurs de divorce lorsque le souverain a été hospitalisé dernièrement à Paris. « Était-ce parce que son entourage s’inquiétait d’une crise que traversait le couple royal ? » que la princesse de 48 ans aurait été mise sous surveillance, pose comme question France Inter. Et de facto le commandeur des Croyants ? Autre nom cité, celui du prince Moulay Hicham, critique virulent de la monarchie, cousin de Mohammed VI avec lequel il n’est pas tendre publiquement. Surnommé le « prince rouge », les sorties publiques de dernier lui ont valu une notoriété médiatique importante. France Inter affirme que son épouse, ses enfants et son frère ont été aussi ciblés et que « les utilisateurs du logiciel espion ont même placé sur cette liste le numéro de l’exploitant d’une ferme qui appartient au prince » affirme la radio française. 

Nommé en 2015, Abdellatif Hammouchi a-t-il outrepassé ses droits où est-ce une tempête dans un verre d’eau ? Il est probable que le concerné, déjà suspecté de pratiquer la torture dans les prisons royales, soit convoqué au palais royal et soit contraint de s’expliquer. Toutefois, d’après certains médias marocains,  en ligne, le roi Mohammed VI n’aurait jamais été espionné, faisant remarquer que si certains numéros apparaissent dans cette liste, rien n’indique que les cocnernés aient été mis sur écoute. Les services de Sécurité du Maroc ont d'ores et déjà nié être impliqué dans cette affaire. Y compris d’avoir porté atteinte à l’intégrité territoriale française via ce logiciel malveillant capable de s’introduire dans tous les smartphones sans avoir recours à un lien défectueux.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 21/07/2021

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