Mohammed el-Senoussis appelle à restaurer l'unité et l'harmonie en Libye
Mohammed el-Senoussis appelle à restaurer l'unité et l'harmonie en Libye
Pour le 72e anniversaire de l'indépendance de Libye, le prince Mohammed el-Senoussis s'est adressé à ses compatriotes. A travers l'espoir, l'héritier au trône entrevoit la lumière et rappelle que son objectif n'est pas la restauration de la monarchie mais celui de l'unité et l'harmonie entre les Libyens.
Une fois n’est pas coutume, l’héritier au trône de Libye s’est adressé à ses compatriotes pour le 72e anniversaire de l’indépendance de son pays. Saluant les actions de « patriotisme, de dévouement et de sincérité » du roi Idriss Ier qui ont donné naissance aux « premiers chapitres de l'histoire politique moderne de notre pays », le prince Mohammed el-Senoussis a rappelé que la monarchie avait su « établir un État démocratique prometteur, poser les premières pierres angulaires de diverses institutions, qu'ils soient militaires, éducatifs, sanitaires ou économiques, qui ont contribué au cours des dernières décennies à préparer des centaines de milliers de cadres et d'experts qui ont contribué et continuent de contribuer à l'édification de la nation jusqu'à aujourd'hui ».
Restaurer l'unite et l'harmonie avant la monarchie
Pointant du doigt les multiples dangers et conspirations à laquelle la Libye doit faire face, le prince héritier rend hommage à cet espoir qui ne cesse d’habiter les Libyens. « Cet espoir, que nous n'avons jamais cessé d'avoir, est que notre pays mérite que nous fassions tous les efforts pour lui, afin de lui redonner sa splendeur et sa gloire qui conviennent à sa terre, à son peuple et à son histoire » affirme-t-il dans sa déclaration mise en ligne sur son site officiel. Appelant à restaurer « l’unité et l’harmonie » qui font défaut à Libye, en guerre civile depuis la chute de Mu ’Ammar Kadhafi (2011), « la meilleure façon de gérer les affaires du pays et d'utiliser rationnellement les capacités de notre pays, sauf à travers une référence constitutionnelle solide et des institutions qui représentent réellement le peuple et sa volonté » rappelle Mohammed el-Senoussis. En filigrane de cette déclaration, la constitution de 1951 qui a consacré la formation du Royaume-Uni de Libye et qui inclut autant d’éléments de modernité que de traditionalisme.
Un prince à la disposition de son pays
Rendant hommage aux nombreuses consultations qui ont amené les différents partis politiques et seigneurs de la guerre autour d’une table, le prince Mohammed El-Senoussis tient à qu’elles ne se fassent pas sans la mouvance monarchiste et rassure chacun que le dialogue entamé ne vise pas pour autant la restauration de l’institution royale mais celui « d'un objectif commun, qui est l'élévation et le progrès de la nation sous un cadre constitutionnel et une référence institutionnelle qui respecte la volonté du peuple ». « Tout en essayant de faire de notre pays une oasis de stabilité dans son environnement régional et international, nous tenons également à ce que la région qui s'étend au nord et à la côte africaine soit une région stable, et nous espérons y contribuer, comme nos pères et nos grands-pères ont contribué à mettre fin à ses souffrances et à arrêter ses guerres. Nous n’aurons pas de stabilité dans notre pays si nous ne le faisons pas » a martelé le prince héritier, qui se dit à la disposition de ses compatriotes, avant de souhaiter de joyeuses fêtes aux Libyen(ne)s.
Mohammed El Senoussis, 61 ans, est le chef de la Maison royale de Libye depuis 1992. Il a 7 ans quand la monarchie chute. Mis en résidence surveillée avec toute sa famille, c’est en 1988 qu’il est autorisé à quitter la Libye avec elle. Soutenu par diverses associations monarchistes, dont le Mouvement pour le retour de la légitimité constitutionnelle, lors de la révolution en 2011, il attire l’attention des médias et de certains partis politiques qui l’invitent à s’exprimer dans l’hémicycle du Parlement européen. Il a été régulièrement question de retour de la monarchie sans que l’idée ne réussisse à faire consensus. Le prince héritier vit à Londres actuellement. Il est sans enfants.