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Réconciliation au plus haut sommet pour la princesse des Rugo

Longtemps opposante au gouvernement, la princesse Esther Kamatari a fait son retour au Burundi après des années d'exil volontaire. Prétendante au trône du Burundi, dans un esprit de réconciliation et une volonté d'apaisement, elle a été reçue par le président Evariste Ndayishimiye.

Tout est une question de symboles. C'est à Gitega que la princesse Esther Kamatari a été reçue par le président Evariste Ndayishimiye. L'ancienne capitale royale du Burundi a récemment retrouvé le statut officiel politique qu'elle possedait sous la colonisation. Un événement historique à l'heure où ce pays de l'Afrique centrale vient tout juste de commémorer le 51e anniversaire de la mort tragique du roi Ntare V dont le corps n'a jamais été retrouvé. C'est fin mars que l'ancienne égérie de Guerlain est revenue dans son pays de naissance qu'elle a été contrainte de fuir après le coup d'État qui a mis fin à la monarchie en 1966.

Opposante au gouvernement

Premier mannequin africain de France, Esther Kamatari, 71 ans, est la nièce du roi Mwambutsa IV dont elle a récemment défendu la mémoire. Son père a été mystérieusement assassiné en 1963 sans que l'on sache qui a commis l'irréparable au bord d'une route. Elle a toujours été au chevet de son pays qui n'a pas oublié ses monarques. Les monarchistes ont été autorisés à reprendre des activités lors de l'adoption du multipartisme en 1992. Son frère, Godefroid, a fondé le mouvement Abahuza (aujourd'hui dissous). C'est sous ces couleurs que la princesse a été une candidate malheureuse à l'élection présidentielle de 2005 mise en place après une longue guerre civile entre Hutus et Tutsis. En dépit de sa notoriété et d'une bonne couverture médiatique, elle a échoué à se faire élire face à Pierre Nkurunziza qui a reçu le soutien d'une partie des royalistes et d'une frange de la maison royale. Entre la princesse et l'ancien rebelle, une mésentente qui va s'accentuer au fur et à mesure que le pouvoir se durcit. Même si la constitution de 2018 autorise la restauration de la monarchie et que le pouvoir rebaptise ses avenues du nom de ses monarques déchus, Esther Kamatari refuse toute compromission. Le décès du président Nkurunziza en 2020 va mettre fin à un exil volontaire.

Un rôle cuturel pour la princesse des Rugo ?

« J'espère ouvrir la voie et inspirer ceux, qui comme moi, sont restés loin de leur terre natale, désirant retrouver attachées familiales et amicales ! » a déclaré la princesse, accueillie par l'ambassadeur de France, Jérémie Bin. Un retour au Burundi sans triomphe, mais à l'image de son sourire et de sa discrétion naturelle. « Pays apaisé, accueil bienveillant des autorités, bonheur de humer les parfums sur la colline de mon enfance, joie de retrouver famille et amis, retrouver les enfants toujours aussi attachants ! » n'a pas hésité à écrire la prétendante au trône, sur son compte Twitter, après avoir fleuri la tombe du Premier ministre Louis Rwagasore. Cousin et père de l'indépendance, il avait été assassiné en 1962 par un jeune grec, manipulé par les autorités coloniales. Temps des réconciliations et des reconstructions. Rien n'a filtré de l'entretien entre l'ancienne conseillère municipale de Boulogne-Billancourt et le président Evariste Ndayishimiye. « Nos échanges ont porté sur la création d'un musée historique consacré à l'Histoire du Burundi » a simplement tweeté la princesse des Rugo.

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Date de dernière mise à jour : 11/05/2023

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