Contesté dans ses droits au trône du Zoulouland, le roi Misuzulu va faire face à une série d’actions en justice portées contre lui par divers membres de la maison royale AmaZoulou. Une année qui s’annonce une nouvelle fois compliquée pour le monarque qui bénéficie du soutien du gouvernement fédéral d’Afrique du Sud.
C’est une année s'est achevée dans le tumulte pour la nation zouloue, marquée par le décès de son Premier ministre traditionnel, le prince Mangosuthu Buthelezi (dont le successeur n’a pas encore été nommé), par une série d’actions judiciaires concernant le statut de MisuZulu kaZwelithini en tant que roi de la seconde ethnie d’Afrique du Sud, ponctuée de plusieurs assassinats au sein de la famille royale ou parmi les partisans du monarque. Cette nouvelle année qui s’annonce, ne semble pas plus apporter de répit au souverain qui devra lutter pour préserver son trône des prétentions à la couronne de son demi-frère, le prince Simakade comme tenter de conserver le contrôle de l’Ingonyama Trust.
Un trône et des millions à la clef
Loin des champs de bataille, c’est devant les tribunaux d’Afrique du Sud que le roi Misuzulu va devoir faire reconnaître sa légitimité. Le 16 janvier prochain, le juge Norman Davis va devoir étudier la demande d’appel du monarque qui a dépêché une armée d’avocats afin de plaider sa cause devant celui-là même qui a qualifié sa reconnaissance par le gouvernement fédéral " d’illégale et invalide". Une victoire importante pour la faction rebelle de la maison royale qui conteste les droits du roi Misuzulu depuis deux ans. Les enjeux liés à cette guerre de succession sont d’ailleurs considérables. Si le monarque perçoit une allocation gouvernementale annuelle de 79 millions de rands (4 millions d’euros), il tire également de substantiels des revenus provenant de l'Ingonyama Trust Board. (ITB). De quoi attiser toutes les jalousies au sein de la famille royale. Une requête a été déposée par le prince Mbonisi visant à empêcher le roi MisuZulu d'exercer son autorité sur cet organisme qui gère les des terres communales de la nation zoulou. Le demi-frère de feu le roi Goodwill Zwelithini accuse le souverain de prélever illégalement des fonds qui restent sous la juridiction du conseil d’administration de l’ITB. En filigrane de ce contentieux, la révélation de malversations qui ont contraint le roi Misuzulu à licencier l'ancien président Jérôme Ngwenya de son poste.
Un conflit qui est suivi de très près par les différents partis politiques à la veille des élections générales de 2024 en raison de la position électoralement stratégique de la province du Kwa-Zoulou. Malgré ces tumultes, MisuZulu conserve toujours sa couronne comme son porte-parole l’a rappelé à la presse. Le prince Africa Zulu qui a également souligné, que, malgré les tentatives de la faction rebelle, la Haute-Cour de justice de Pretoria n’avait pas remis en question la légitimité du droit du roi à être monarque des AmaZoulous.
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