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Fin de la querelle dynastique : la justice confirme le roi Misuzulu kaZwelithini

La Cour suprême d’appel de Bloemfontein a confirmé la légitimité du roi zoulou Misuzulu kaZwelithini, mettant fin à deux ans de querelles dynastiques et rétablissant l’unité au sein de la plus grande monarchie traditionnelle d’Afrique du Sud.

La plus haute juridiction d’appel sud-africaine a mis fin à un long feuilleton dynastique : le roi Misuzulu kaZwelithini est confirmé dans sa légitimité. Une décision qui rétablit l’autorité royale, après deux ans de querelles familiales et judiciaires au sein de la plus puissante monarchie traditionnelle du pays.

Un roi contesté depuis son accession au trône

Misuzulu kaZwelithini, fils du défunt roi Goodwill Zwelithini et de la reine Mantfombi Dlamini (sœur de l'actuel monarque d’Eswatini), avait été désigné roi par le conseil de la famille royale zouloue le 14 mai 2021, quelques semaines après le décès de son père, qui régna durant un demi-siècle sur la plus grande ethnie d’Afrique du Sud. Officiellement reconnu par le président Cyril Ramaphosa le 16 mars 2022, Misuzulu était devenu ainsi le neuvième monarque de la dynastie des Zoulous.

Mais son couronnement a été immédiatement contesté par deux princes de la lignée royale, Mbonisi et Simakade Zulu, demi-frères du souverain, qui ont saisi la Haute Cour de Pretoria. Ces derniers estimaient que les règles coutumières n’avaient pas été respectées lors de sa désignation et que certaines branches de la famille n’avaient pas été consultées.

En décembre 2023, le juge Norman Davis avait donné raison aux plaignants en première instance, estimant que cette reconnaissance présidentielle pouvait être jugée « illégale » faute de vérification formelle du respect du droit coutumier. Il avait ordonné alors au chef de l’État de nommer une commission d’enquête. Cette décision a prolongé la monarchie zouloue dans une zone d’ombre juridique et ravivé les divisions internes d’une famille déjà éprouvée par les rivalités de succession, des affrontements entre partisans des deux camps.

Une victoire judiciaire pour le roi et pour Pretoria

Saisie en appel, la Cour suprême de Bloemfontein (Supreme Court of Appeal, SCA) a tranché, lundi 6 octobre 2025, en faveur du roi Misuzulu et du président Ramaphosa. Le juge-président adjoint Dumisani Zondi a estimé que les arguments des princes rebelles ne reposaient sur aucune preuve tangible d’irrégularité.« Une allégation justifiant le renvoi doit contenir les faits nécessaires pour étayer la conclusion selon laquelle le droit coutumier n’a pas été respecté lors de l’identification », a-t-il rappelé dans son jugement, précisant que de simples affirmations « ne sauraient suffire à déclencher une commisssion d'enquête » sur cette affaire.

Cette décision annule donc celle de la Haute Cour de Pretoria et confirme la reconnaissance légale du roi Misuzulu. Elle reconnaît également que « la famille royale, et non le président, est souveraine dans le choix de son roi », une précision capitale dans un pays où le système coutumier coexiste avec la Constitution républicaine. En réaction à cette victoire judiciaire, la maison royale a appelé à l’apaisement. Le prince Thulani Zulu, porte-parole du souverain, a déclaré : « L’unité est primordiale. Nous formons une seule famille et le roi appelle à l’unité... Nous invitons nos frères et sœurs restés sur la touche à revenir et à s’unir à toute la famille sous la conduite de Sa Majesté. ».

Le roi, âgé de 49 ans, a lui-même salué une décision « conforme à la tradition et au droit coutumier zoulou ». Ses proches y voient la fin d’un long épisode d’instabilité qui menaçait de ternir l’image d’une institution respectée, rassemblant plus de 11 millions de Sud-Africains d’ascendance zouloue. Pour le gouvernement de Pretoria, ce jugement clarifie aussi le rôle du président : il reconnaît, mais ne désigne pas les rois traditionnels, dont la légitimité repose sur des coutumes ancestrales.

Le jugement de Bloemfontein marque donc une étape décisive. Il rétablit l’ordre dynastique et offre au roi Misuzulu une assise juridique et politique solide, lui permettant de se consacrer à ce qu’il appelle « la défense de la nation zouloue et de ses valeurs dans une Afrique du Sud en quête de repères ».Comme le résume un proche du palais royal : « Le roi n’a jamais douté que la vérité finirait par triompher. Le droit coutumier est la colonne vertébrale de notre peuple. Aujourd’hui, la justice l’a reconnu. ». 

Copyright@Frederic de Natal

 

Date de dernière mise à jour : 08/10/2025