Échec en demi-teinte des monarchistes serbes aux élections législatives

Drapeau serbeL’appel à la mobilisation citoyenne par le prince héritier Alexandre Karageorgevitch n’aura pas eu l’effet escompté sur les serbes. Avec, à peine, un taux de participation de 48% lors de l’élection législative du 21 juin, victime de leurs divisions, les monarchistes ont eu du mal à se maintenir au parlement.

De nouveau, les partis monarchistes serbes sont partis divisés pour ce scrutin électoral qui devrait à court terme assurer une réélection tranquille au président nationaliste Aleksandar Vu?i?. Si le Mouvement du renouveau serbe (SPO) a renoué son alliance avec la coalition gouvernementale dont le dirigeant est accusé d’autoritarisme, les regards étaient également tournés vers son frère ennemi et scissionniste, le Mouvement pour le Renouveau du Royaume de Serbie (POKS).  Les résultats n’ont pas été à la hauteur des espérances que ce mouvement avait pu susciter lors de sa création. en juillet 2017 Avec 2.69% des voix et sous le sigle d’une coalition purement monarchiste (dont le Front monarchiste du prince Vladimir Karageorgevitch), il perd son seul député présent au parlement, Zika Gojkovic, pourtant en place dans l’hémicycle depuis 2012.

Prince heritier alexandre et la princesse katarina en presence de sa saintete le patriarche serbe irinejUn échec en demi-teinte toutefois puisqu’il reste le troisième mouvement en terme de voix, démontrant ainsi que l’idée monarchique est ancrée dans la population avec presque 90 000 votes en sa faveur et l’obtention de 5 sièges au sein de l’assemblée autonome de Voïvodine. A l’approche des élections municipales, le mouvement monarchiste du POKS sera d’ailleurs présent dans 40 villes aux côtés de petites listes. «Nous continuerons à nous battre encore plus activement pour la restauration du royaume de Serbie, sa force et sa gloire» a déclaré à la presse Zika Gojkovic qui ne semble pas faire l’unanimité chez les royalistes serbes. Parti monarchiste historique de Serbie depuis la chute du mur de Berlin, et ayant largement contribué à réinstaurer le débat monarchique dans l’ancienne Yougoslavie, le Mouvement du renouveau serbe (conduit par Vuk Draškovi?, ancien ministre des Affaires étrangères de 2004 à 2007) conserve ses 3 députés obtenus lors de la précédente élection législative. Guère suffisant toutefois pour influer sur la politique en cours (notamment sur la question du Kosovo où la Serbie a été sommée par l’Europe de régler le différend territorial avec son voisin), qui reste réduit à un rôle mineur et contraint de devoir s’allier à différents partis politiques depuis 1997 afin de survivre.

Les chances de restauration de la monarchie reposent désormais sur les épaules du prince Alexandre Karageorgevitch, soutenu par la puissance église orthodoxe. Le 27 juin dernier, le prétendant au trône a publié un communiqué à l’occasion de la Vidovdan, une fête qui célèbre le deuxième et plus important soulèvement serbe contre l'envahisseur turque. Le prince Alexandre a «souhaité que cette commémoration se passe dans la paix, l'unité et la bonne foi» et que «le peuple serbe reste aujourd’hui plus uni que jamais». Une allusion à peine voilée sur la crise politique et identitaire qui secoue comme déchire ce pays des Balkans.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 29/06/2020

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