L'UMI s'inquiète de la situation actuelle de l'Italie

Monarchistes de l'UMI«L'Italie est chaque jour davantage gouvernée par des officines sans rapport avec nos institutions, produisant des effets dévastateurs sur notre politique intérieure et qui sont inconstitutionnelles». Le communiqué publié par l’Union monarchiste italienne (UMI) révèle l’état d’esprit qui règne dans la botte européenne. Suffisamment pour que la presse locale s’empare du sujet et se fasse l’écho des inquiétudes des monarchistes.

Dénonçant ces groupes de travaux, réunissant «450 experts de tous poils », qui gouvernent le pays, l’UMI s’est fait l’écho d’une «marginalisation de la chambre parlementaire », réduite à voter des « motions de confiance », faisant craindre à une réduction de la liberté de circulation des italiens. Soutien à la branche des Savoie- Aoste, Alessandro Sacchi, le président de l’UMI a fait part de ses inquiétudes de voir l’Europe sombrer dans une violente crise économique sans précédents dans un autre communiqué, publié il y a quelques jours. Pis, pour les monarchistes italiens, l’Europe a démontré ses failles et ses premiers signes d’effondrement. « Le débat interne au sein de l'Union européenne sur les mesures à prendre pour favoriser la reprise de l'économie des États membres, confrontés à une crise profonde issue de l’arrêt des des activités industrielles et commerciales, suite à l'épidémie de coronavirus, démontre les sérieuses limites des institutions européennes en cas d'urgence» peut-on lire sur le site officiel de l’UMI.

Appelant à une refondation immédiate de Bruxelles, l’UMI demande également que désormais chaque force politique nationale prenne « une initiative authentiquement réformatrice pour l’histoire de l’Union européenne » avant que « l’idée elle-même n’ait plus d’avenir ». « L’Union monarchiste italienne, qui partage la valeur identitaire des racines historiques, spirituelles et culturelles communes aux peuples européens, estime désormais qu'une réforme profonde des traités fondateurs qui comblera ce déficit de démocratie » renchéri même Alessandro Sacchi.

Couronne d italieDurement touché par le covid-19, l’Italie reste toujours confinée après 3 mois de pandémie. Le 18 mars, le prince Amédeo de Savoie-Aoste a publié un communiqué à l’attention des italiens, ému par leur sentiment patriotique, a remercié le personnel hospitalier pour son combat quotidien et appelé ses compatriotes à prendre exemple sur le roi Humbert II, qui fut «au service de la nation » durant les heures graves de son histoire.

L’UMI est l’une des plus vieilles associations politiques d’Italie et compterait 70 000 membres à travers toute l’Italie. Elle a connu plusieurs crises internes depuis la mort du roi Humbert II en 1986. En novembre 2019, au cours de son 13ème congrès, elle a déclaré que « la crise politique en Italie était de plus en plus systémique et cela risquait sérieusement de devenir à court terme une crise institutionnelle (...) », rappelant que Les démocraties parlementaires qui fonctionnent le mieux étaient les monarchies européennes ». Lors d’une interview accordée à « La Critica », Alessandro Sacchi a affirmé que « l’intérêt (pour la monarchie-ndlr) grandit», que les « milliers de contacts quotidiens sur notre site sont la confirmation concrète d'un sentiment qui n'est plus seulement une curiosité » en Italie. Avant d’ajouter que « l’option monarchique touchait de plus en plus de jeunes impressionnés «par ce le lien profond qui unit les citoyens d’autres royaumes à leurs institutions, incarné à travers une personne et une famille auxquels les gens peuvent s'identifier tant à leur propre histoire qu’ à celle de leur patrie ». Le mouvement politique demande l’abolition de l’article 139 qui empêche la remise en cause de la république depuis son instauration dans des conditions douteuses en 1946.

Parmi ses soutiens et membres connus, on compte l’ancien président du parlement européen (2017-2019), Antonio Tajani. En novembre 2018, cet ancien Vice- Secrétaire-général du Front de la jeunesse monarchiste italienne (Fronte Monarchico Giovanile) avait déclaré que « l'idée monarchiste restait une cause juste à défendre ». Le sénateur Giuseppe Basini (parti Libéral), le député Maurizio Gasparri, président du groupe parlementaire de Forza Italia au Sénat ou le sénateur Adolfo Urso (pour le parti Frères d’Italie) sont des politiciens qui ont marqué leur intérêt pour le retour à la monarchie, en dépit d’une profonde division dynastique qui divise les monarchistes italiens.

15% des italiens souhaiteraient actuellement le retour de la monarchie, selon un sondage daté de 2018.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 22/08/2020

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