Les princes de France et la fête de la Fédération.

Jean d orleans son epouse et louis de bourbon getty«Moi, roi des Français, je jure à la Nation d'employer tout le pouvoir qui m'est délégué par la loi constitutionnelle de l'Etat à maintenir la Constitution et à faire exécuter les lois ». Le 14 juillet 1790, Louis XVI, la reine Marie-Antoinette et le dauphin Louis-Charles vont tour à tour prêter serment à la nation et à la loi dans un sentiment d’unité nationale. Sur le Champ de Mars, ils sont des milliers de Français à crier leur attachement à une monarchie qui vit ses dernières années. Coïncidant avec la date de la prise de la forteresse de la Bastille, la fête de la Fédération est devenue la fête nationale de la France en 1880. Les prétendants au trône de France se sont exprimés, de manière différente, sur les réseaux sociaux.

Page facebook du prince louis de bourbonSalve d’honneur au prince Louis-Alphonse de Bourbon, duc d’Anjou, qui a profité de la Saint-Henri, le 13 juillet, pour faire passer un message subtil sur sa page officielle Facebook. L’arrière-petit-fils d’Alphonse XIII et du général Franco entend se placer dans les pas d’Henri IV et de son descendant, Henri V, comte de Chambord et dernier rejeton de la lignée Bourbon à ne pas avoir régné en France. Idolâtré par les ultras-catholiques de la Légitimité, le petit-fils de Charles X est passé à la postérité pour avoir refusé de monter sur un trône qui lui était offert par le parlement entre 1870 et 1873, à cause d’un «bout de chiffon» avait dit, très irrité, le pape Pie IX. Prétendant au trône de France (pour la mouvance légitimiste ou dite alphonsiste) depuis le décès tragique de son père en 1989, le prince Louis-Alphonse de Bourbon a rappelé que le comte de Chambord avait refusé de «couronner cette révolution» avec «courage et abnégation» , marquant ici son net rejet de l’héritage révolutionnaire français à l’instar de son père. En effet son vivant, le prince Alphonse de Bourbon avait toujours refusé de s’associer à «une commémoration qui divise les français et qui fut une grande déchirure ». Et bien que le duc d’Anjou n’ait jamais fait la moindre mention d’un rejet du drapeau tricolore dans ses communiqués, selon lui, le comte de Chambord «avait déjà largement perçu les effets néfastes des nouvelles institutions basées sur un droit dévoyé au profit des majorités changeantes et pour lesquelles la souveraineté n’est plus un absolu».

Page facebook du prince jean d orleansFaisant curieusement fi des leçons de l’Histoire de France, Louis-Alphonse de Bourbon évoque le drapeau blanc [lequel fut le drapeau officiel de la monarchie entre 1815 et 1830-ndlr] qui fut «cette rupture nécessaire». «Pour Henri V, il était encore temps, par la restauration de la monarchie traditionnelle, de ne pas accepter les fausses valeurs issues d’idéologies qui ne mènent qu’à la mort et à la disparition de la société» affime t-il encore, allusions aux transformations sociétales majeures que la France a connues toute cette dernière décennie. Une constante pour ce prince qui réside la majeure partie de son temps en Espagne, son lieu de naissance, et qui place régulièrement son épée sous le regard de Dieu.

C’est plus tardivement que le comte de Paris, Jean d’Orléans, s’est associé aux festivités. Si par le passé, il a regretté que  «la révolution ait cassé la dynamique d’un pays qui avait besoin d’être réformé alors qu’il fallait s’appuyer sur ses fondations morales, spirituelles et culturelles» et qu’il assume le passé de sa famille, le prétendant au trône (pour la mouvance orléaniste) tente de s’ancrer dans la réalité de la situation actuelle qui prévaut en France. Dans son message aux français, le prince Jean d’Orléans a rappelé à tous que «face aux défis qui s’annoncent, la France doit demeurer unie». Avant de préciser que «l’unité de notre histoire française (doit être) renouvelée dans un destin commun que nous pouvons, j’en suis sûr, assumer avec fierté». Un message sobre qui cache mal les inquiétudes du descendant  du roi Louis-Philippe Ier quant à la gravité d'un drame économico-social à venir et auquel la France doit se préparer à subir de plein fouet.

Deux visions aux antipodes l'une de l'autre de la France et de la monarchie. Le tout est désormais de savoir, lequel de ces deux princes, prétendants au trône de France, saura faire face à son destin le moment venu et rassembler les français autour de sa personne.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 15/07/2020

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