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Maria Wladimirovna Romanov et Constantin II, confessions intimes

Interviewée par le quotidien grec EKathimerini, la grande-duchesse Maria Wladimirovna, chef de la maison impériale de Russie, a évoqué les liens historiques qui unissent la maison des Romanov et celle de Schleswig-Holstein de Grèce, ses relations avec le défunt Roi Constantin II.

C’est au cours des funérailles du roi Constantin II que les Grecs ont redécouvert l’existence des Romanov, une dynastie qui a dirigé la Russie entre 1613 et 1917 avant d’être la victime d’une révolution sanglante. Invitée à participer à la cérémonie funéraire aux côtés de la branche greco-danoise des Schleswig-Holstein, la grande-duchesse Maria Wladimirovna, chef de la maison impériale de Russie, a accordé un entretien au quotidien grec EKathimerini où elle revient longuement sur la relation entre les deux maisons royales, les liens entre la Grèce et la Russie. 

La grande-duchesse Maria Romanov et le roi Constantin II de Grèce @youtube/screenshot

Une alliance historique entre la Grèce et la Russie

Rappelant qu’il existait « dès la fondation de l’État russe, des liens culturels forts et durables avec les Grecs », « lorsque Byzance tombe au milieu du XVe siècle, la Russie (…) hérite de l'héritage spirituel et historique des empires romain et byzantin » explique la grande-duchesse Maria Wladimirovna. « La monarchie orthodoxe russe a pris le devoir de protéger les autres peuples orthodoxes qui se sont retrouvés sous l'oppression. Ce devoir s'est clairement manifesté lors de la lutte du peuple grec pour l'indépendance » continue la prétendant au trône. « De nombreux dirigeants du peuple grec ont acquis de l'expérience dans le service gouvernemental et militaire en Russie. Alexandros Ypsilantis, par exemple, était un général de l'armée russe et un aide de camp de l'empereur Alexandre Ier. Et Ioannis Kapodistrias a été ministre des Affaires étrangères de l'Empire russe pendant six ans » ajoute la grande-duchesse qui offre aux lecteurs d’EKathimerini une véritable leçon d’histoire. D’ailleurs pour la descendante du tsar Alexandre II, c’est bien grâce à la Russie si la Grèce a obtenu son indépendance de l’Empire ottoman après « la guerre russo-turque de 1828-1829, et la signature du traité d'Andrinople qui a facilité la large reconnaissance de l'autonomie grecque ». 

Guerre d indépendance de la Grèce

Une histoire de famille avant tout

C’est une solide amitié qui s’est nouée entre les deux familles. « Mon père, le grand-duc Vladimir Kirillovich, et le roi Constantin II étaient amis. Je me souviens avec émotion que Constantin II venait souvent visiter notre maison avec sa femme, la reine Anne-Marie. Et je garde encore les plus merveilleux souvenirs de mes conversations avec la mère du roi Constantin II, la reine douairière Frederica [de hanovre-ndlr]. J'ai été frappé par sa sagesse, son bon sens et ses vastes connaissances sur tant de choses. Elle avait le don génial de raconter des histoires. J'ai aimé écouter ses souvenirs, sa vision des événements de la journée et ses profondes pensées philosophiques » se souvient la grande-duchesse Maria Wladimirovna. « J'ai également développé des relations très amicales avec les sœurs du roi Constantin, la reine Sofia d'Espagne et la princesse Irène. La reine Sofia et le roi Juan-Carlos nous ont toujours montré leur amour et leur compassion et ont apporté à notre famille leur soutien moral. Ils ont partagé nos peines et nos joies. J'assistais et j'admirais beaucoup les concerts de piano de la princesse Irène à Madrid. Je me souviens qu'elle et moi partagions un intérêt pour l'archéologie. Certaines années, lors de la Semaine de la passion, elle nous accompagnait aux offices de l'église orthodoxe des Saints André et Démétrius à Madrid, puis s'envolait pour voir son frère à Pâques » raconte encore la mère du grand-duc héritier Georges Romanov dont Constantin II a été le parrain de son vivant. 

Un portrait élogieux du roi Constantin II

« Optimiste, toujours de bonne humeur, il a profondément souffert de sa séparation d'avec sa patrie. Elle pouvait être ressentie par tous ceux qui parlaient avec lui. Il aspirait à revenir en Grèce. Il a toujours été préoccupé par les événements dans son pays natal et il a tout fait pour aider ses compatriotes de toutes les manières possibles que ce soit en Grèce ou parmi la diaspora. Il a légué cet amour pour son pays et son peuple à ses enfants et petits-enfants » tient à rappeler la prétendante au trône de Russie. » Je garderai à jamais dans mon cœur ma rencontre en 2006 avec le roi Constantin II et la reine Anne-Marie dans mon pays natal, à Saint-Pétersbourg, lors de la réinhumation de l'impératrice Maria Feodorovna, la mère de l'empereur Nicolas II, et dont les restes étaient transférés du Danemark au mausolée de notre famille dans la cathédrale Saint Pierre et Paul » confesse-t-elle volontiers. 

« Je suis très heureuse pour lui qu’il ait pu revenir à nouveau dans son pays et être enterré dans sa terre natale, à côté de ses ancêtres » se réjouit la grande-duchesse Maria Wladimirovna, fière d’avoir dressé un portrait juste et élogieux du roi Constantin II.

Copyright@Frederic de Natal

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