Monarchies et Dynasties du monde Le site de référence d’actualité sur les familles royales

Pour l'opposition jamaïcaine, temps d'abolir la monarchie !

Mark Jefferson Golding  versus Elizabeth II« Je pense que les questions de remplacer la reine comme chef d’état comme d’obtenir des réparations pour les dommages causés par l’esclavage sont désormais d’une grande importance tant pour notre identité que notre nationalisme ». Dans une récente interview accordée à « The Independant », Mark Jefferson Golding a violemment critiqué l’institution royale et réclamé que l’île de la Jamaïque coupe ses liens définitivement avec le Royaume-Uni à l’instar de la Barbade. Pour le leader social-démocrate du People's National Party (PNP), il est incompréhensible que son pays soit gouverné « par une personne qui vit de l’autre côté de l'Atlantique et qui ne soit pas jamaïcaine ». Un débat qui agite et divise l’île natale de Bob Marley depuis des décennies sans pouvoir faire l’objet d’un consensus au Parlement. 

La reine Elizabeth  à la JamaïqueC’est un débat qui agite la Jamaïque depuis des décennies. Alors que se termine doucement le règne de la reine Elizabeth II, l’île natale du chanteur de reggae, Bob Marley, se pose de nouveau la question de l’abolition de la monarchie. Indépendante depuis 1962, la Jamaïque a fait le choix de conserver l’institution royale comme mode de gouvernement avec un gouverneur-général représentant la Reine. Partis dominant la vie politique du pays, le People's National Party  (PNP) et le Labour Party (LP) n’ont jamais caché leur intention d’achever la «  décolonisation »  de l’île en proclamant la République. Une idée lancée par Michael Norman Manley, ancien Premier ministre défait électoralement en 1980 après 8 ans de pouvoir populiste et depuis repris par ses successeurs. C’est d’ailleurs un des points du manifeste d’Andrew Holness, l’actuel dirigeant travailliste de la Jamaïque qui souhaiterait voir une telle question être discutée au sein du Parlement alors qu’elle divise profondément les jamaïcains. Lorsqu’il a adressé ses condoléances à la reine Elizabeth II  pour le décès du duc d’Edimbourg, les avis sur ce communiqué ont été partagés par les internautes dont certains n’ont pas caché leur animosité à l’égard des Windsor, les accusant d’être « les héritiers de la colonisation et de perpétuer cette pratique ». 

Andrew Holness« Je pense que les questions de remplacer la reine comme chef d’état comme d’obtenir des réparations pour les dommages causés par l’esclavage sont désormais d’une grande importance tant pour notre identité que notre nationalisme ». Lors d’une interview accordée au journal « The Independant », il y a quatre semaines, Mark Jefferson Golding, actuel leader du  PNP, a violemment attaqué la monarchie et plaidé en faveur d’une indépendance totale de la Jamaïque vis-à-vis de Londres. Pour ce député de l’opposition, il faut que l’île suive l‘exemple de la Barbade voisine qui s’apprête à déchoir de ses droits « The Queen » à la fin de l’année. Une décision actée par Buckingham Palace qui n’entend pas contester cette décision prise par des politiques bien qu'elle ne soit pas passée par la voie référendaire. Mark Jefferson Golding estime d’ailleurs qu’il est «  anachronique de se faire diriger par une personne qui vit de l’autre côté de l’Atlantique et qui n’est même pas jamaïcaine ». « De mon point de vue, c’est un engagement que nous avons pris et que nous allons mener à terme » affirme le leader du PNP qui entend se placer dans les pas de Portia Lucretia Simpson-Miller. En 2012, cette ancienne Première ministre avait déclaré publiquement qu’elle préférait nettement s’entretenir avec un président élu qu’avec une souveraine dont elle faisait peu de cas en dépit des révérences protocolaires auxquelles elle était assujettie. 

La Jamaïque entre république et monarchieDans la réalité des faits, 55% des jamaïcains souhaiteraient l’abolition de la monarchie mais de manière contradictoire, ils sont aussi 60% à affirmer que l’île se porterait mieux économiquement si elle était restée sous domination britannique sans prendre son indépendance. De quoi irriter les partisans de la République. Si le PNP a tenté de faire voter une loi permettant que la question du mainien de la monarchie soit posée, les députés du parlement n’ont pas réussi à s’entendre ni atteindre le quorum nécessaire qui aurait permis de porter ce débat sur la place publique. Ce que reconnaît volontiers Mark Jefferson Golding qui remarque que ses collègues sont toujours frileux sur ce sujet. D’autant que le Premier ministre Andrew Holness a été nommé au Conseil privé de la Reine, il y’a peu, et que ce débat pourrait être de nouveau se perdre dans les volutes de la ganja locale.

Interrogé sur ces deux questions, celle de la monarchie et de l'esclavage, un porte-parole du palais a balayé les réponses d’un revers de la main. « Remplacer la Reine est un problème qui doit être géré par le peuple jamaïcain et quant aux demandes de réparations pour l’esclavage, c’est un problème qui sera géré par le gouvernement de Sa Majesté » a déclaré sèchement Buckingham Palace.

Copyright@Frederic de Natal

 

Date de dernière mise à jour : 09/08/2021

Ajouter un commentaire

Anti-spam