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La Roumanie fête le centenaire du couronnement d'Alba Julia

Le samedi 15 octobre 2022, la ville d’Alba Iulia a célébré le centenaire du couronnement du roi Ferdinand Ier et de la reine Marie de Roumanie. C’est à bord du train royal que la princesse Margareta et son mari, le prince Radu, se sont rendus dans cette ville historique, accueillis par des milliers de roumains. Un moment d’Histoire, riche en émotions.

Partis de Cluj Napoca il y a une semaine, la princesse Margareta et le prince Radu se sont rendus à Alba Julia afin de célébrer le centenaire du couronnement du roi Ferdinand Ier et de la reine Marie de Roumanie. Ce sont des milliers de roumain(e)s qui ont accueilli le couple royal, accompagné de la princesse Sofia, sœur de la curatrice du trône. Garde d’honneur formée par les éléments de la Gendarmerie de Cluj, musique de l'orchestre du Centre Culturel Augustin Bena, le maire d'Alba Iulia. Gabriel Pleșa, le président du Conseil départemental, Ion Dumitrel, et le préfet du département d'Alba, Nicolae Albu, ont souhaité la bienvenue à la prétendante au trône de Roumanie à sa descente du train, le 15 octobre 2022, après leur avoir remis le pain traditionnel et le sel, bouquets de fleurs aux couleurs de la Roumanie.

Le sacre, une idée de Missy

Située en Transylvanie dont elle fut la capitale, Alba Julia est au cœur même de l’Histoire de Roumanie. C’est ici que, le 1er décembre 1918, fut proclamé la « Grande Roumanie », dernier chapitre d’un long combat des Roumains pour leur unification, débuté en 1859 sous l’égide de l’Empereur Napoléon III. Une date devenue aujourd’hui la fête nationale de la Roumanie. C’est également dans cette ville que le roi Ferdinand Ier, monté sur le trône au début de la Première Guerre mondiale, a décidé de se faire couronner souverain de Roumanie. C’est une idée que l’on doit à la reine Marie, petite-fille de la Victoria, reine d’Angleterre et impératrice des Indes. Si le sacre a été dispendieux, il a considérablement servi de ciment à toute une nation. Des invités prestigieux ont été présents à cette cérémonie dont on a arrêté la date au 15 octobre 1922. On aura aperçu (entre autres) le duc de Gènes qui représentera le roi d’Italie, le duc d’York, futur George VI, l’infant Alfonso de Bourbon ou encor le maréchal Foch envoyé comme représentant de la France aux côtés du général Weygand et du général Henri Berthelot. Une présence importante marquant  « la prépondérance de la République française» dans cette partie des Balkans comme l’écrit Guy Gauthier dans sa biographie, « Missy », consacrée à la reine Marie.

Couronnement du roi ferdinand et de la reine marie musee de l union

Un couronnement de style byzantin

Il a fallu inventer le sacre. Si on s’inspire un peu de ce qui se fait à Londres, c’est surtout dans l’histoire byzantine que le couronnement va plonger ses racines. En Roumanie, on compte encore des Cantacuzène, des Paléologues, des Comnène, des descendants des Basileus qui ont régné sur Constantinople jusqu’à sa prise par les Ottomans en 1453. Certains mêmes ont régné sur la Moldavie et la Valachie, les deux provinces fondatrices de la Roumanie. Les vêtements ont tout du suranné, du théâtral, de l’anachronique, mais le spectacle n’en reste pas moins fascinant pour les Roumains venus nombreux acclamer la famille royale arrêtée devant le parvis de la cathédrale construite pour cette occasion. « Tu es digne d’être notre roi » prononce alors le métropolite-primat de Roumanie avant qu’une clameur ne retentisse dans le lieu consacré : « Dieu tout-puissant, avec honneur et avec gloire, couronne-le ! ».

Jeune monarchiste l'arrivée du couple royale @Municipiul Alba Iulia

La Roumanie communie avec ses souverains

Les couronnes (celle de Marie a été réalisée par les frères joailliers Faliza de Paris et celle de Ferdinand a été faîte avec les canons fondus des Turcs, remis pour la première fois au roi Carol Ier, son oncle) ont été apportées par les deux présidents des deux chambres et Ion Brătianu, le président du Conseil des ministres. Se parant lui-même de la couronne comme Napoléon Ier en son temps (catholique, a-t-il voulu éviter de se faire sacrer par un prélat orthodoxe, cette hypothèse fait encore débat aujourd’hui), vêtu de son manteau rouge-violet brodé d'insignes représentant la Grande Roumanie, il couronne également Marie agenouillée devant lui. Un tableau de David à la sauce byzantine sous les vivats de la foule et l’hymne national. Non loin de la souveraine, le maréchal Foch qui a été invité à les rejoindre sur l’estrade en remerciement de l’aide militaire apportée par la France durant le conflit mondial et la guerre contre la Hongrie. « Je pense que ça a dû être une belle cérémonie, et j'espère que Sa Majesté et moi avons bien joué notre rôle et fait du mieux que nous pouvions dans nos vêtements » résumera de cette journée, la reine Marie. Une réussite puisque tout un pays venait de communier avec ses souverains.

Défilé militaire sous une pluie de confettis, spectacles patriotes, feux d’artifices, expositions avec les manteaux de sacre, reconstitution du couronnement, « pour moi, ce fut une journée très spéciale car je me suis sentie honorée d'accueillir la princesse Margareta et le prince Radu » a déclaré, émue, une jeune fille en costume traditionnel sur les antennes de Stirilepro TV. Il y a un siècle, 30 000 personnes avaient assisté au couronnement du roi Ferdinand Ier et de la reine Marie. C’est ce même enthousiasme que les médias ont pu ressentir de nouveau avec la venue de la princesse Margareta et du prince Radu dans la ville d’Alba Julia, démontrant une nouvelle fois que la famille royale reste le socle d’une Roumanie qui cherche encore ses rois, symboles inaliénables d’unité.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 17/10/2022

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