La monarchie néerlandaise stable mais fragile, selon une enquête

Le Koningsdag est l’occasion, chaque année, de vérifier le taux de popularité de la monarchie aux Pays-Bas. Si la famille royale d’Orange-Nassau peut encore compter sur le soutien d’une majorité de ses sujets, le roi Willem-Alexander a du mal à retrouver la confiance du pays. La monarchie pourrait devoir s'adapter aux attentes changeantes de la société néerlandaise si elle souhaite rester pérenne.

Pour la quatrième année consécutive, l’institut de sondage IPSOS a réalisé une enquête auprès des Néerlandais afin de mesurer le taux de popularité de la monarchie. Si le soutien à l’institution royale par une majorité de la population néerlandaise reste stable aux Pays-Bas, il n’a cependant toujours pas retrouvé son niveau d'avant la crise du coronavirus. Il semble que l’attitude désinvolte de la famille royale pendant la pandémie aient laissé des séquelles durables parmi la population. Le soutien à la monarchie est ainsi passé de 74 % en 2020 à seulement 57 % aujourd'hui. Un chiffre qui reste toutefois stable depuis la crise de Covid-19.

Les côtes de popularité du roi, de la reine et de la princesse héritière sont stables

Le roi Willem-Alexander n’échappe pas à cette crise de confiance puisque seuls 44% des Néerlandais pensent qu’il est capable de diriger le royaume contre 76% lors de sa montée sur le trône en 2013. S’ils pensent désormais que le monarque est mieux perçu dans les médias, pour améliorer l'image de la monarchie, certains suggèrent d'impliquer davantage les princesses héritières dans les tâches publiques. Cela pourrait potentiellement renforcer le lien entre la famille royale et la population. Le regard sur son épouse s’est nettement renforcé au fur et à mesure que celui sur le fils de la princesse Beatrix a baissé. La note de Maxima reste stable. Deux Néerlandais sur trois (64%) sont satisfaits de la manière dont elle exerce son rôle de reine. La princesse héritière jouit également d’un capital sympathie qui dépasse ses parents même si sa vie privée n’est pas jugée digne d’intérêt par ses compatriotes. Avec une note de 7/10, les Néerlandais affirment soutenir son avènement au trône. Elle sera d’ailleurs la quatrième souveraine à assumer pleinement le trône des Nassau. 63% pensent que la tradition de succession automatique au trône par droit d’aînesse doit être maintenue.

Tot zo Emmen! Het Koninklijk gezin is onderweg naar het centrum van Emmen, waar zij een wandeling maken langs negen verschillende pleinen. Langs de route komen de oude, nieuwe, bekende en onbekende kanten van Emmen en Drenthe voorbij. https://t.co/wpYkWNqBFh pic.twitter.com/iW4bwPkLKv

— Koninklijk Huis (@koninklijkhuis) April 27, 2024

Républicains et monarchistes veulent plus de transparence sur les dépenses de la monarchie

Un argument fréquemment soulevé contre la monarchie concerne ses coûts. Il est souvent avancé que les dépenses liées à la monarchie sont excessives, d'autant plus que la famille royale des Pays-Bas est exempte de tout impôt sur le revenu. En ce qui concerne la taxation des revenus des membres de la famille royale, une large portion de la population souhaite qu’elle soit mise en place. En effet, trois quarts des Néerlandais (74 %) estiment que le roi Willem-Alexander et la reine Maxima devraient payer des impôts sur leurs revenus. Par ailleurs, une grande majorité des Néerlandais souhaite plus de transparence quant aux coûts associés à la monarchie : 73 % estiment que la Chambre des représentants devrait assumer ses propres coûts, et 71 % pensent qu'il devrait y avoir davantage de transparence sur les dépenses de la monarchie. Il est intéressant de noter que cette préoccupation n'est pas uniquement partagée par les républicains, c'est-à-dire ceux qui souhaitent abolir la monarchie, mais également par les monarchistes. Ces derniers estiment eux aussi que la famille royale devrait assumer une plus grande part des coûts. Cependant, il existe des divergences quant à l'ampleur de cette préoccupation : les deux tiers des partisans de la république (68 %) se montrent préoccupés par les coûts de la monarchie, tandis que seulement un quart des partisans de la monarchie (28 %) partagent cette inquiétude. Même en ce qui concerne la célébration officielle de la Fête du Roi (Koningsdag), une faible majorité souhaite plus de transparence sur les coûts associés à cet événement. Enfin, quatre Néerlandais sur dix estiment que ces coûts sont trop élevés bien que cette célébration reste une tradition importante qui unit le peuple derrière son roi (selon 62% des sondés). 

En conclusion, la monarchie néerlandaise est confrontée à des défis importants, notamment en termes de confiance du public et de transparence financière. Pour demeurer pertinente et légitime aux yeux de la société néerlandaise, elle devra s'adapter aux attentes changeantes de ses citoyens tout en préservant ses traditions séculaires.

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