Le roi des Belges appelle à renforcer l'unité de l'Union européenne

Dans un discours se voulant empreint de vision et de volonté, le roi des Belges, Philippe, a pris la parole devant le Parlement européen afin de partager sa perspective sur l'avenir de l'Union européenne qui se prépare à renouveler son assemblée. Engagé dans sa construction, le monarque a pointé du doigt la montée des extrêmes aux prochaines élections qui pourraient menacer l'avenir du continent.

Le royaume de Belgique accueille une partie des institutions européennes. C’est à ce titre que le roi des Belges, Philippe, a pris la parole devant les élus du Parlement européen, ce 10 avril 2024. Évoquant l'actuelle construction européenne, le monarque a souligné l'importance des prochaines négociations à mener avec les pays de l’Europe de l’Est, rappelant qu'« elle (était) un formidable voyage que nous menons étape par étape ».

Un discours volontairement engagé en faveur de l'Europe

Alors que l'Union européenne (UE) est confrontée à des défis et à des crises multiples favorisant la montée des extrêmes, le roi Philippe a souligné la nécessité de maintenir l’unité, en particulier à l'aube d’un accroissement du nombre d'États membres. « Les 27 seront appelés à agir de manière plus résolue, surtout si le nombre d'États membres augmente » a afiirmé le souverain.  Il a rappelé l'importance de tirer des leçons des crises passées, afin de répondre à l'appel des citoyens européens qui, selon lui, réclament « plus d'Europe » et pas à « moins d'Europe », citant en exemple la crise de covid-19. « Au début de la pandémie du coronavirus, nos concitoyens n'ont pas compris l’ordre parfois dispersé de nos actions » a déclaré le souverain.

Le monarque préoccupé par la perte de foi et de confiance des Européens dans leurs institutions

Dans un monde marqué par l'incertitude, le roi a plaidé en faveur d'une amélioration significative de la dimension européenne en matière de sécurité, affirmant que celle-ci  « peut-être grandement améliorée ». « En particulier en ces temps incertains où même les alliances de longue date sont mises sous pression. », ajoute le roi Philippe, faisant allusion à la crise russo-ukrainienne qui divise l'Europe.  Il a également insisté sur le développement de la capacité de décision européenne dans certains domaines clés, en déclarant qu’il est  « tout aussi indispensable de développer la capacité de décision européenne dans les domaines de la santé, de la migration, de la défense et de la sécurité, comme nous avons su le faire dans le domaine de l’environnement ou de la numérisation».« Soulignant, une nouvelle fois dans son discours, l'importance de ne pas perdre de vue la dimension sociale de l'avenir de l'Europe, le roi Philippe a rappelé l'engagement de l'Union européenne à respecter les droits sociaux, en affirmant que « ce qui distingue l’Europe des autres acteurs majeurs, c'est que la création de richesses est complétée par d'importants mécanismes de justice sociale. ». Abordant la question de la démocratie, le roi a exprimé sa préoccupation face à la perte de foi et de confiance dans les institutions, ainsi que la montée de l'autocratie dans le monde. Selon divers sondages réalisés à l’échelle européenne, les prochaines élections devraient été marquées par une nette progression des sièges en faveur des partis de droite conservatrice et nationaliste, certains ne cachant pas leur opposition à l’Europe actuelle.

A la fin de son discours, le roi Philippe a cité l’ancien président tchèque Vaclav Havel, en soulignant l'importance de regarder « ces douze étoiles du drapeau européen qui nous rappellent que le monde pourrait devenir meilleur si, de temps à autre, nous avions le courage de regarder vers les étoiles. ». Le roi des Belges a appelé l'Union européenne à saisir les défis actuels comme autant d'opportunités de renforcer son unité, sa solidarité et sa capacité à façonner un avenir commun.

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