Le roi Gyanendra Shah, qui retrouve un soudain regain de popularité au Népal, pourrait être arrêté. C’est du moins ce qu’affirme un cadre du Parti communiste qui cite le Premier ministre K. P. Sharma Oli.
Le Premier ministre népalais, K. P. Sharma Oli, aurait affirmé que l'Inde jouerait un rôle actif dans la résurgence du mouvement monarchiste qui secoue actuellement le pays. Selon un haut responsable du Parti communiste du Népal-UML (PCN-UML), formation au pouvoir, le dirigeant communiste s'est engagé à dénoncer ces ingérences au Parlement dans les jours à venir.
Ces déclarations auraient été faites lors d'une réunion interne du PCN-UML, il y a trois jours. Un haut cadre du parti, présent à cette rencontre, a révélé à l'Indian Express que le Premier ministre envisageait de faire arrêter l'ancien roi Gyanendra Shah, 77 ans, figure emblématique du mouvement royaliste. Ce dernier, déchu en 2008 lorsque le Népal est devenu une république, bénéficie d'un soutien croissant au sein de certains segments de la population, nostalgiques de la monarchie. Le 10 mars, des centaines de milliers de personnes sont venues acclamer le souverain, très critique à l’égard de l’institution républicaine qui peine à endiguer la crise économique qui n’a cessé d’enfler depuis l’abolition de la monarchie.
Une stratégie politique en impasse et un contexte politique tendu
En parallèle, K. P. Sharma Oli tente de rallier les principales forces politiques du pays contre l'ancien souverain. Toutefois, ses efforts se heurtent à la réticence de ses alliés. Le Congrès népalais, principal partenaire de la coalition gouvernementale, a décidé de "défendre la Constitution", mais refuse de s'aligner sur une coalition anti-monarchiste unie avec le PCN-UML et le PCN-Centre maoïste.
Si des sources internes indiquent que le chef du Congrès népalais, Sher Bahadur Deuba, ne serait pas opposé à la formation d'un tel front, l'idée serait, elle, rejetée par le comité d'évaluation des performances de son parti. En revanche, , soutenu par la Chine, K. P. Sharma Oli i pourrait compter sur l'appui de Pushpa Kamal Dahal, alias Prachanda, leader du PCN-Centre maoïste, ancien Premier ministre (2008-2009, 2016-2017 & 2022-2024) et tombeur de la monarchie. Selon certaines informations, Prachanda aurait affirmé au chef du gouvernement qu'il soutiendrait l'arrestation de Gyandendra Shah si cette mesure était mise en place. Une menace qui plane depuis des années sur le monarque exilé de l’intérieur.
Ces tensions surviennent dans un climat politique déjà fragile, marqué par des dissensions au sein de la coalition au pouvoir et par un regain d'activisme royaliste dans plusieurs régions du pays. L'implication présumée de l'Inde dans ces dynamiques internes pourrait encore compliquer les relations diplomatiques entre Katmandou et New Delhi, souvent marquées par des épisodes de méfiance mutuelle. New Delhi a fermment démenti toute implication actuelle dans les manifestations.
Si le Premier ministre K. P. Sharma Oli va de l'avant avec ses accusations et ses mesures répressives, la crise politique népalaise pourrait connaître de nouveaux rebondissements, entre enjeux internes et influences régionales.