Non loin du Japon, l’archipel de Ryūkyū est formé d’un ensemble d’îles. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, elles abritent une base militaire américaine à Okinawa. Longtemps une monarchie indépendante, son dernier souverain a été déposé en 1879 sur l’ordre de l’empereur Meiji. La Revue Dynastie revient sur l’histoire de la dynastie Shō et le destin de leurs descendants actuels.
Shō Mamoru affiche un radieux sourire. Homme d’affaires, rien ne le distingue des autres habitants d’Ise. Une ville qui abrite l’un des plus grands temples shintos du Japon et un centre de pèlerinage important sous l’ère Edo. C’est ici qu’il a décidé de s’installer loin des îles Ryūkyū dont sa famille est originaire. Du haut de ses 71 ans, Shō Mamoru regarde le temps qui passe, s’attarde parfois sur les documents de famille dont il est aujourd’hui le gardien de la mémoire. Peu le savent, mais il est l’actuel héritier d’une maison qui a régné cinq siècles sur un archipel, un royaume balayé par les typhons. Au XVème siècle, l’archipel de Ryūkyū est constitué de trois « montagnes » (royaumes), toutes tributaires de l’empire chinois. Devenu Roi de Chūzan grâce à un coup d’État orchestré en 1402, Shō Shishō a un rêve. Celui d’unifier ces principautés autonomes et les fondre en un seul état indépendant. Il lui manque un prétexte pour agir et c’est l’empereur Ming Yongle qui va le lui donner involontairement. En apprenant que les habitants des îles Ryūkyū castrent leurs propres enfants afin de les envoyer comme eunuques au palais impérial, le monarque est horrifié. En 1406, il envoie un décret interdisant aux trois royaumes ces castrations et de ne plus envoyer d’enfants sur le continent. Pour Shō Shishō, c’est une rupture des accords passés avec les Ming. Il décide de se détacher de la tutelle chinoise et entreprend progressivement de conquérir toute l’île dont il devient le seul souverain. Son fils Shō Hashi (1372-1439), qui monte sur le trône en 1422, va achever le projet de son père qu’il avait contribué à placer sur le trône de Chūzan. Exerçant un vrai pouvoir politique, il ouvre des ambassades en Chine, empire contraint de reconnaître sa maison comme souveraine. Les Ming décident de traiter différemment les habitants de Ryūkyū dont ils faisaient peu de cas auparavant. Les relations reprennent et Shō Hashi fait construire l’imposant château de Suri qui sera le symbole du pouvoir de sa maison. Il va drastiquement réformer le royaume trop féodal à son goût pour le rendre plus centralisé. La suite est à découvrir sur le site de la Revue Dynastie.
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