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Le prince Joachim Murat, le Bonapartisme, une solution pour la France

C’est le descendant du maréchal Joachim Murat dont il porte fièrement le nom. Le prince de Pontecorvo a accordé une interview au magazine Forbes/Zenger News. Bonapartiste assumé, Joachim Murat jette un regard critique sur la crise actuelle que traverse l'Hexagone et rappelle qu’il existe une troisième voie à explorer pour la France

Il est âgé de 49 ans, le verbe facile, la passion dans les yeux. Le prince Joachim Murat est le descendant du maréchal d’Empire du même nom, roi de Naples entre 1808 et 1815. Chef d'entreprise accompli, il a travaillé dans des secteurs de l'informatique à l'industrie de la défense, vécu en ex-Union soviétique, en Asie et ailleurs. Il a été également ancien conseiller au ministère français du Commerce extérieur. Très apprécié des milieux souverainistes, il a accordé un entretien au magazine Forbes/ Zenger News où il jette un regard critique sur l’action actuelle du gouvernement français. 

Le prince Murat et David Saforcada @Frederic de Natal

Joachim Murat appelle à la mise en place d'un référendum sur la loi de réforme des retraites

En actionnant récemment l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer la loi contestée de réforme de retraite, la Première ministre Elizabeth Borne a mis en colère les Français. Depuis deux mois, l’Hexagone vit à l’heure des manifestations qui rassemblent quotidiennement des centaines de milliers de personnes dans la rue. Ils réclament le retrait de la loi, critiquent l’utilisation d’un article constitutionnel qui permet au Président Emmanuel Macron de diriger le pays par décrets sans passer par le débat parlementaire. « L'article 49.3 de la Constitution française permet au gouvernement d'adopter une loi sans l'approbation du Parlement, mais par le biais d'un processus qui déclenche en fait un vote de confiance. Il a été inventé pour éviter l'impasse politique due à l'absence de majorité au parlement. Si le parlement est contre l'utilisation du 49.3, il peut voter la dissolution du gouvernement. Dans la situation actuelle, le 49.3 a été utilisé sans déclencher de vote de défiance au sein du parlement. C'est donc une procédure parfaitement légale » rappelle le prince Joachim Murat. « Le problème de cette procédure, bien que légale, est qu'elle a perdu sa légitimité. Les sondages montrent 70% d'opposition à la récente réforme des retraites. Des millions de personnes manifestent depuis des semaines dans la rue. Seul un vote des représentants du peuple aurait pu légitimer une réforme aussi impopulaire » fait-il néanmoins remarquer. 

Le prince Joachim Murat son épouse Yasmine@ photo Simon Vasseur/dessin Bendo

Un destin national pour le descendant d'un célébre maréchal d'Empire ?

« En ne votant pas la dissolution, le gouvernement en réponse au 49.3 a perdu une grande partie de sa légitimité. Elle fait suite à une longue période de crise politique en France qui a commencé avec l'éclatement des « Gilets Jaunes » ou « Yellow Jackets ». C'est une grave crise démocratique qui remet en cause la légitimité de nos institutions, de nos dirigeants politiques, voire de notre République elle-même. En France, on appelle ça "une crise de régime". Nous en avons connu quelques-uns dans notre histoire » explique Joachim Murat. On lui prédit un destin national. Il a déjà été approché par divers partis politiques, mais n’entend pas se précipiter. Joachim Murat est l’héritier d’une dynastie dont le destin se mélange à celui de la France et qui a donné ses enfants à la France lors des deux Guerres mondiales. C’est un bonapartiste convaincu qui est proche de l’Appel au Peuple, un mouvement dirigé par David Saforcada, qui a fait les grandes heures de la vie parlementaire sous la IIIème république et qui a ressucité de ses cendres en 2021 lors du bicentenaire de la mort de Napoléon Ier.  Il a des idées, un programme qui se dessine, s’esquisse progressivement. 

Le Bonapartisme, une solution à la crise de régime

« Le système napoléonien peut être décrit comme une pyramide avec le peuple à sa base. Napoléon a donné à la nation une vision, une image plus grande, un horizon glorieux. L'objectif étant de rendre les individus fiers de la France et de valoriser ce sentiment à travers le groupe. Mais ce système a entraîné des coûts et des sacrifices. En tant que tel, cela nécessitait une validation constante de certaines par le biais de référendums. Ce système a toujours été le fondement de l'empire napoléonien - sa souveraineté et sa légitimité. Si vous voulez rassembler des individus et les unir derrière un objectif commun qui améliore leur situation, vous avez besoin d'une vision glorieuse et d'une légitimité sous-jacente. Napoléon avait une vision, il a construit la légitimité à travers les référendums et a apporté la prospérité à la Nation et à son peuple » explique Joachim Murat. il se veut au chevet de la France, de ceux qui se lèvent tôt le matin et qui sont le fer de lance de la nation. « Les chefs d'entreprise devraient certainement s'inspirer de cet exemple. Il est important de prendre soin de vos employés et d'avoir un moyen d'avoir des commentaires réguliers de leur part. Mais je ne suis pas sûr qu'un système électoral puisse fonctionner dans un environnement corporatif. L'histoire suggère que les efforts déployés dans ce sens n'ont pas été couronnés de succès. Certes, une entreprise n'est pas une démocratie, mais les salariés peuvent la quitter quand ils le souhaitent. Ainsi, l'effort le plus important ici serait probablement de rendre les gens fiers de leur travail, dedéfendre ses valeurs et de participer à l'effort d'un objectif commun plus grand. Cela nécessite de très bons leaders, pas seulement des managers » renchérit-il. 

Contre l'ubérisation dans l'industrie, redynamiser l’entreprenariat

Selon lui, il faut redynamiser l’entreprenariat. « L'accès au financement et une plus grande flexibilité sur le marché du travail sont les principaux moteurs pour libérer l'énergie entrepreneuriale. Il nous faut aussi un système bancaire plus audacieux pour soutenir l'entrepreneuriat. Les banques françaises sont très réticentes à financer la création d'entreprises. L'écosystème du capital-risque en France est également très limité » regrette le prince de Pontecorvo. « Une réduction de la pression fiscale et l'utilisation des fonds publics pour soutenir largement les PME pourraient déclencher plus de courage à cet égard. Un modèle de type DARPA de financement mixte privé-public des innovations devrait être adopté. En parallèle, le marché du travail doit être plus flexible pour permettre aux entreprises de s'adapter et d'évoluer de manière prospère et résiliente. L'astuce consiste à éviter le développement d'un environnement de travail "ubérisé". Certains pays se targuent d'être une « terre d'entrepreneurs » alors qu'en réalité, ce sont des pays « ubérisés » avec une importante main-d'œuvre précaire. Obtenir le bon « équilibre travail-flexibilité » est la clé d'une nation prospère au cours de ce siècle » plaide-t-il. 

Pour le prince Joachim Murat, la seule voie à suivre reste celle initiée par les deux Empires dans laquelle la France a su briller et s’imposer internationalement. « Je pense même que le bonapartisme est un état d'esprit, une attitude de vie plus que politique. Saisir les opportunités, oser et garder la tête droite, c'est le bonapartisme. Possédez vos actions et toutes leurs conséquences, c'est du bonapartisme. Et, bien sûr, y ajouter du panache » déclare cet héritier d’une histoire qui continue de fasciner les Français encore aujourd’hui et qui pourrait monter sur son cheval blanc, comme son ancêtre, brillant sabreur, si les circonstances l’exigeaient.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 08/04/2023

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