Dans un message poignant, la princesse Noor Pahlavi exprime son soutien aux Iraniens pris entre la répression du régime islamique et les tensions grandissantes avec Israël. Une parole rare et remplie d'émotion.
Alors que le fracas des armes résonne entre Israël et l’Iran depuis le 13 juin 2025, une voix singulière s’élève, pleine de compassion, de lucidité et d’espérance. Celle de la princesse Noor Pahlavi, héritière d’une dynastie tombée, mais debout dans la douleur de son peuple. Dans un message bouleversant, elle exprime sa solidarité avec les Iraniens pris en tenaille entre la terreur d’un régime et les éclats d’une guerre qui n’est pas la leur.
« Je suis de tout cœur avec chacun de nos compatriotes innocents retenus en otage, non seulement aujourd'hui, mais depuis des années, par un régime sanguinaire et oppressif. », écrit-elle dans un communiqué d’une rare intensité, posté sur ses réseaux sociaux.
Noor Pahlavi, une héritière en exil
Fille aînée du prince Reza Pahlavi, dernier prétendant au trône du Paon, issue d’une fratrie de 3 enfants, Noor Pahlavi est née en 1992 à Washington, bien loin de Téhéran, mais profondément enracinée dans une histoire nationale dont elle porte l’héritage avec gravité. Première femme de la lignée impériale à prétendre symboliquement à la succession, Noor incarne une jeunesse éduquée, engagée et résolument tournée vers un avenir démocratique pour son pays.
Diplômée de l’université Columbia en master en administration des affaires (2020), elle est aussi active dans des causes humanitaires, particulièrement liées aux droits des femmes et aux prisonniers politiques en Iran. Elle évolue dans les cercles internationaux, mais c’est bien dans le silence d’un exil contraint qu’elle puise son autorité morale.
Un cri pour la justice, une prière pour la paix
Alors que la République islamique d’Iran est ciblée par Israël dans un contexte géopolitique de haute tension, la princesse n’oublie pas que ce sont les civils qui, comme toujours, paient le plus lourd tribut. Elle pense aux innocents, « pris en otage par un régime sanguinaire et oppressif », mais aussi à ceux qui, derrière les murs des prisons d’Evin ou de Vakilabad, croupissent pour avoir rêvé d’un autre Iran.
«Je suis inquiet pour les courageux prisonniers politiques enfermés à Evin, Vakilabad et dans d'autres cachots du régime ; je suis inquiet pour tous les Iraniens qui ont risqué leur vie pendant des années dans la lutte contre la tyrannie. ». Ses mots, sobres et poignants, prennent tout leur sens à l’aune de son histoire familiale. Petite-fille de l’impératrice Farah Pahlavi, Noor porte les cicatrices d’une dynastie balayée par la révolution islamique de 1979, contrainte à l’exil, endeuillée et déracinée. « Bien que je sois née et élevée loin de l'Iran, j'ai vécu les blessures profondes de la République islamique sur ma famille… des êtres chers perdus et un rêve pour l’avenir. », a déclaré la princesse.
Mais loin d’un discours mélancolique, Noor Pahlavi croit fermement à un changement. Elle ressent, dit-elle, « une grande différence » aujourd’hui, une promesse que « le cri de liberté est entendu », que « la fin des oppresseurs est arrivée ». Des mots forts, portés par une foi inébranlable dans le destin du peuple iranien. Et dans un hommage discret et émouvant, elle évoque sa grand-mère, en formulant un vœu : « Pendant des années, j'ai souhaité que l’ impératrice, ma grand-mère, puisse revoir sa patrie bien-aimée ; et aujourd'hui, ce vœu semble réalisable pour la première fois. ».
Un destin hors du commun, entre mémoire et espérance
Si la princesse Noor ne revendique pas une restauration monarchique au sens politique, elle incarne pourtant un idéal pour de nombreux Iraniens en quête de repères. Elle parle une langue que le peuple comprend : celle de l’exil, de la mémoire, du combat pour la liberté. À l’heure où les bruits de guerre font trembler la région, sa parole prend une résonance particulière.
Dans une époque où tant de dirigeants parlent de pouvoir, la princesse Noor, elle, parle de justice, de lumière, de terre aimée. Elle ne règne sur aucun territoire, mais son cœur bat au rythme d’un pays qu’elle n’a jamais oublié. « Que la justice se lève à nouveau et que la lumière revienne à la terre qui a toujours été notre patrie. », écrit la petite-fille du dernier Shah en guise de conclusion.
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