Monarchies et Dynasties du monde Le site de référence d’actualité sur les familles royales

Maria Romanov, au nom des siens, l'écho de la Victoire

Pour le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Duchesse Maria Vladimirovna de Russie s'est adressée à ses compatriotes. Un message qui  intervient dans un contexte international troublé.

À l'occasion du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Duchesse Maria Vladimirovna de Russie, 71 ans, prétendante au trône impérial, a publié un communiqué empreint de gravité, teinté de patriotisme et de spiritualité. Ce 8 mai 2025,  dans un ton solennel, elle évoque le rôle central du peuple russe dans la défaite du nazisme, tout en appelant à la réconciliation entre les peuples issus de l’ancien Empire russe et de l’URSS.

« La défaite des agresseurs nazis et de leurs alliés a été accomplie par la grâce de Dieu, grâce au courage et au sacrifice de soi démontrés par les peuples », écrit la descendante du Tsar Alexandre II, saluant l’héroïsme de la « civilisation panrusse » forgée au fil des siècles. Elle y voit un exemple de fraternité qu’il faut opposer aujourd’hui aux « conflits interethniques », qu'elle compare à des « armes de destruction massive ». Ce message intervient dans un contexte international troublé, avec la guerre que se livre la Russie et l’Ukraine, deux pays que tout rassemble pourtant, où l’héritage soviétique est parfois instrumentalisé et où les voix de l’histoire impériale sont souvent tenues à l’écart.

Pourtant, l’appel de Maria Vladimirovna est clair : dépasser les clivages idéologiques au nom d’un patrimoine commun et d’une mémoire partagée.

 

 

Le rôle décisif de l’Armée rouge dans la chute du nazisme

On ne saurait évoquer la Seconde Guerre mondiale sans rappeler la contribution déterminante de l’Union soviétique à la victoire alliée. Dès 1941, après l'invasion nazie lors de l'opération Barbarossa, Joseph Staline, dirigeant de l'URSS, engage une guerre totale connue sous le nom de Grande Guerre patriotique.

Au prix de 27 millions de morts, civils et militaires confondus, l’URSS écrase la Wehrmacht lors de batailles décisives comme Stalingrad (1942-43) et Koursk (1943), avant de libérer l’Europe de l’Est et d’entrer dans Berlin en mai 1945. Si la mémoire occidentale s’attarde souvent sur le débarquement de Normandie, l’essentiel des combats terrestres contre les troupes hitlériennes eut lieu sur le front de l’Est et ont permis de prendre le Troisième Reich en tenaille, affaiblissant ses défenses.

C’est cette mémoire que la Grande-Duchesse entend préserver, non dans une logique politique, mais dans une volonté de transmission, d’unité, et de respect mutuel.

 

 

 Et les Romanov pendant la guerre ?

L’histoire des Romanov ne s’est pas arrêtée avec la révolution de 1917 et la chute de la monarchie. Bien que dispersée à travers l’Europe, la famille impériale n’est pas restée silencieuse durant le conflit mondial. Certains de ses membres ont combattu dans les armées alliées, notamment dans les forces françaises ou britanniques. comme le prince Andrei Alexandrovitch de Russie.

D'autres Romanov se sont opposés avec virulence au nazisme. Le prince Vsevolod Ivanovitch, exilé en Angleterre, dénonçait l’idéologie hitlérienne et apportait un soutien moral aux Alliés. En revanche, l’extrême complexité de l’émigration russe blanche – déchirée entre anti-bolcheviks farouches et collaborationnistes opportunistes, monarchistes absolutistes et constitutionnalistes – a parfois entraîné des compromissions, qui restent toutefois marginales mais notables dans l’histoire du monarchisme russe.

La branche alexandrovitch, parmi laquelle le Grand-Duc Kirill Vladimirovitch, a toujours affirmé sa fidélité aux idéaux patriotiques russes, au-delà des régimes, et s’est gardée de toute compromission avec les puissances de l’Axe en dépit des nombreuses sollicitations dont elle a fait l’objet et d'une proposition par Berlin de monter sur le trône d'un protectorat ukrainien.

 

 

Une prière pour l’unité

Dans son message, la Grande-Duchesse n'oublie pas d’associer son fils, le Grand-Duc héritier Georges Mikhaïlovitch, et son épouse, la princesse Victoria Romanovna. Ensemble, ils « prient pour qu'une paix juste et durable règne sur tout le territoire de l'ancien Empire russe et de l'URSS », dans une formule qui résonne à la fois comme un vœu dynastique et un appel au dialogue entre les peuples.

À travers cette déclaration, les Romanov rappellent leur ancrage historique et spirituel dans l’histoire russe, leur fidélité à la mémoire nationale, et leur rôle symbolique dans un avenir qu’ils espèrent pacifié. Un message princier dans l'esprit des grandes familles européennes qui, au-delà des trônes perdus, continuent de parler aux consciences.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 09/05/2025