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Euthanasie : le cri d’alarme du prince Louis de Bourbon

Pour Louis-Alphonse de Bourbon, prétendant au trône de France, le projet de loi sur la fin de vie incarne une rupture grave : celle d’une société qui, sous couvert de progrès, renonce à protéger les plus vulnérables. À ses yeux, ce texte en cours de discussion au Parlement signe l’abdication morale de la France face à la souffrance, à la fragilité et à la vieillesse. 

Alors que le projet de loi sur l’euthanasie est en cours d’examen à l’Assemblée nationale, une voix singulière s’élève pour dénoncer ce qu’il qualifie de « rupture anthropologique majeure ». Celle du prince Louis-Alphonse de Bourbon, duc d’Anjou, chef de la Maison de Bourbon et prétendant légitimiste au trône de France. Dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche (JDD), le 27 mai 2025, sans concession, le descendant direct de Louis XIV en appelle à l’honneur de la civilisation française, à ses racines chrétiennes et à la conscience morale de chacun face à ce qu’il considère comme une « abdication collective » devant la souffrance et la vulnérabilité.

 

 

Qui est le prince Louis de Bourbon ?

Peu connu du grand public, Louis de Bourbon, né en 1974 à Madrid, est le descendant direct du roi Louis XIV par son petit-fils Philippe V. Il est le chef de la Maison de Bourbon, branche aînée des Capétiens, et donc, pour les monarchistes légitimistes, le souverain légitime de la France sous le nom de "Louis XX". Fils du prince Alphonse de Bourbon et de Carmen Martínez-Bordiú — petite-fille du général Franco — il incarne une filiation dynastique qui traverse les siècles, de Saint Louis à nos jours.

Homme discret, il a récemment multiplié ses interventions dans la presse, souvent sur des sujets touchant à l’identité, à l’histoire ou à la morale collective. En assumant son héritage, Louis-Alphonse de Bourbon entend se présenter comme le témoin d’une mémoire et le porteur d’une responsabilité historique. Dans cette tribune sur la fin de vie, il sort de son rôle de figure symbolique pour endosser celui de gardien de la conscience morale française.

 

 

Une tribune contre « l’avènement de l’individu-roi »

Dans sa tribune, le prince Louis-Alphonse de Bourbon s’inquiète du glissement éthique que représente selon lui le projet de loi sur l’aide à mourir. Il ne s’agit pas seulement, dit-il, d’un texte technique sur la fin de vie, mais d’un « dernier clou dans le cercueil de la civilisation européenne » . Il dénonce « une logique comptable abjecte », où les plus fragiles, les malades, les personnes âgées, risquent d’être poussés « à comprendre qu’ils sont de trop », en raison de leur coût supposé pour la collectivité. Derrière le vernis d’humanisme et de liberté, il perçoit un choix de société profondément inégalitaire, où seuls les plus aisés auront un véritable accès aux soins palliatifs, pendant que les plus modestes seront abandonnés à une alternative cynique : souffrir ou mourir.

S’adressant directement aux médecins, aux soignants et aux citoyens, Louis-Alphonse de Bourbon exhorte à refuser ce qu’il nomme « un système de mort ». Il rend hommage aux professionnels de santé qui, dans l’ombre, incarnent la dignité d’une société qui soigne, accompagne, console. Il les appelle à tenir bon face aux pressions politiques et économiques : « Votre déontologie est votre honneur », écrit-il.

Plus largement, il en appelle à un sursaut de la nation toute entière : « Ce n’est pas à chaque Français que je m’adresse, mais bien à la France même », plaide ce cousin du roi d'Espagne. Son message est clair : la vie humaine n’est pas une variable d’ajustement. L’éthique ne peut être reléguée derrière les impératifs économiques ou les injonctions individualistes.

 

 

Et les Français, qu’en pensent-ils ?

Le prince Louis-Alphonse de Bourbon se dresse contre une opinion publique française majoritairement favorable à l’aide active à mourir. Selon un sondage IFOP de mars 2024, plus de 80% des Français soutiennent une loi autorisant l’euthanasie dans des cas strictement encadrés. Le soutien est particulièrement fort chez les moins de 35 ans, les catégories sociales favorisées et les personnes se déclarant « sans religion ». Du côté politique, il rejoint les positions des Républicains (LR) et du Rassemblement National (RN), classés à droite de l'échiquier politique, également opposés à cette loi. S'invitant dans le débat, le Président Emmanuel Macron, devant la Grande Loge de France, a appelé à dépasser l’opposition entre pro- et anti-euthanasie pour aborder la question sous l’angle du « moindre mal ». Une posture que certains interprètent comme un glissement moral, où le compromis l’emporte sur les principes.

Mais ce soutien populaire en faveur de la loi n’éteint pas pour autant les inquiétudes. Des soignants, des éthiciens, des philosophes — et désormais des figures historiques comme l'héritier des Capétiens — craignent que l’on franchisse une ligne rouge. L’Académie nationale de médecine elle-même a exprimé dernièrement sa profonde préoccupation sur une possible banalisation de l’acte de donner la mort.

La tribune du duc d’Anjou ne manquera pas d’alimenter le débat. Elle tranche dans un paysage politique souvent polarisé entre la modernité revendiquée d’un droit à mourir dans la dignité, et la défense d’une éthique de la vie inconditionnelle. Son message, inspiré par une tradition royale et chrétienne, interpelle au-delà des clivages politiques

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 27/05/2025

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