Face aux Bulgares inquiets, Siméon II en porte-parole de l'Euro
Face aux Bulgares inquiets, Siméon II en porte-parole de l'Euro
La prochaine intégration de la Bulgarie dans la zone Euro a déclenché une tempête de protestations jusqu'au plus haut-sommet du pays. Le roi Siméon II a décidé de monter au créneau et de rassurer ses compatriotes.
Le 1er janvier 2026, la Bulgarie pourrait être le prochain pays à intégrer la zone Euro. Une perspective qui effraye la population qui n’a pas hésité à manifester dans les rues son opposition à l’introduction de cette monnaie dans l’économie locale. Jusqu’au plus haut sommet de l’État où le président Roumen Radev lui—même s’est fait l’écho des peurs bulgares en tout genre.
Européen convaincu, le roi Siméon II est monté au créneau afin de faire taire les rumeurs diverses nées de l’anxiété nationale. S’exprimant au forum bulgaro-roumain sur le thème : « Les libéraux façonnent l'avenir : 20 ans du traité d'adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie à l'UE », qui s’est tenu au Palais de Vrana, le 29 mai, l’ancien monarque a affirmé à la presse présente que « l’Euro nous permettra de nous intégrer encore davantage, ce qui est si important en ces temps difficiles ». C’est un ultime combat que mène le souverain à l’aube de ses futurs 88 ans.
Un monarque en porte-parole de l'Europe
Roi entre 1943 et 1946 avant d’être contraint à s’exiler sous la pression du rouleau compresseur soviétique, Siméon II a fait un retour spectaculaire au pouvoir comme Premier ministre entre 2001 et 2005. Il est celui qui a initié le programme d’adhésion de la Bulgarie à l’Union européenne (UE), seul moyen de contrer l’influence russe qui se fait toujours sentir dans le pays. « J'ai vécu à l'étranger pendant de nombreuses années. J’ai vu de mes propres yeux le moment de la transition vers l’euro en Italie et en Espagne. Rien de tragique ne s'est produit », a souligné Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha. Il a rappelé que « l'adhésion à la zone euro était inscrite dans le traité d'adhésion à l'Union européenne d'il y a 20 ans », laissant suggérer que les Bulgares n'auraient pas le choix que de l'accepter.
« Je pense que cela profitera à tout le monde. Parfois, les nouveautés suscitent des inquiétudes », a-t-il souligné. « Nous sommes membres d'un syndicat et d'une organisation importants. Nous ne pouvons qu'en être fiers et poursuivre avec enthousiasme et détermination », a ajouté Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha. « Grâce aux efforts conjoints avec la Roumanie, nous avons réussi quelque chose qui n’aurait pas pu être réalisé au cours des guerres passées », a-t-il encore commenté.
Pour autant, nombre de Bulgares demeurent dubitatifs face à ce changement à venir, craignant l’émergence d’une crise économie comparable à celle qui avait duré un an, entre 1996 et 1997. Régulièrement accusé d’être une voix du Kremlin, le président Roumen Radev a proposé que l’adoption de l’Europ soit soumise à référendum. Une proposition jugée « inconstitutionnelle » par l’opposition.