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La maison impériale de Turquie rallie le président Erdogan

À une semaine d’un scrutin législatif important pour la Turquie, les descendants de la maison impériale Osmanoglu se sont jetés dans la bataille afin de soutenir la réélection au pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan. 

La maison impériale Osmanoglu ne règne plus sur la Turquie depuis 1924, date à laquelle Mustapha Kemal a mis fin à cette monarchie qui a occupé durant quatre siècles une partie de l’Europe centrale, de l’Afrique du Nord et de l’Orient. Un empire malade, corrompu, victime de ses faiblesses internes qui a pris conscience bien trop tardivement qu’elle devait faire des réformes s’il souhaitait être pérenne. Exilés sur les différents continents de la planète, les membres de la famille impériale vont tous connaître des destins différents. Les prétentions au trône demeurent, mais les prétendants qui se succèdent au cours du XXe siècle ne se font pas remarquer par leur opposition à la République laïque. Ce n’est qu’en 1972, que les princes de cette maison prestigieuse sont autorisés à rentrer en Turquie. Ils se réinstallent dans le pays, se murent dans le silence. L’arrivée au pouvoir des islamo-conservateurs de l’AKP va leur permettre d’obtenir une réhabilitation politique et historique. Premier ministre (2003-2014) puis Président (2014-2023), Recep Tayyip Erdogan ne cache pas sa proximité avec les Osmanoglu, initie des réformes qui plongent leurs racines dans l’empire défunt, envisage même un temps de leur donner un statut officiel, les associe à des commémorations ou les reçoit très officiellement au Palais présidentiel comme en 2022. 

 

 

 

Un soutien sans faille au président Recep Tayyip Erdogan

Dès lors, les Osmanoglu n’hésitent plus à prendre position sur les grands thèmes qui agitent la vie politique du pays, apportant un soutien appuyé au président lorsque celui-ci est victime d’une tentative de putsch en 2016. Volontiers nationalistes, ils applaudissent lorsque la Basilique Sainte-Sophie (ou Hagía Sophía) est de nouveau consacrée mosquée. Les drapeaux de l’Empire sont arborés en manifestations et les princes de la maison impériale se font remarquer dans les médias et les réseaux sociaux. Nationalistes, ils prennent même la tête du nouveau parti du Bien-être (Yeniden Refah Partisi) en 2018. C’est d’ailleurs justement dans le cadre des prochaines élections législatives, prévues le 14 mai 2023, que le prince Abdülhamid Kayıhan Osmanoglu, leader de ce mouvement a annoncé qu’il démissionnait de ses fonctions de président afin de rallier la coalition du Président Erdogan. « En tant que membre de la famille Osmanoglu, j'ai de nouveau démissionné de mes fonctions au sein du Parti du Bien-être, avec la permission du chef de la dynastie, afin de soutenir l'alliance populaire » a déclaré le prince dans un communiqué rendu public sur Twitter. Un soutien que la maison impériale de Turquie ne cache pas réellement. Sur son propre compte, le prétendant au trône, le prince Harun Osman Osmanoglu (91 ans), publie des photos où il apparaît tout sourire aux côtés du dirigeant de l’AKP, appelant les « jeunes à voter pour protéger le pays des ténèbres et de projeter la République vers la modernité ». 

Interrogé dans une émission produite par HaberTürk TV sur les possibilités de restauration de la monarchie en Turquie, le prince Osman Selahaddin Osmanoğlu, petit-fils du sultan Murad V, a souhaité clarifier la situation, douchant les espoirs des partisans de la maiosn impériale : « Je ne pense pas que cela soit possible dans un futur proche. Nous devons grandir et nous renforcer pour que cela se produise à nouveau ».

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 10/05/2023

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