La reine des Baoulés, Nanan Akoua Boni II, est décédée

Véritable poids politique en Côte d'Ivoire, la monarchie Baoulé est en deuil. La reine Nanan Akoua Boni II a officiellement rendu l'âme bien qu'elle soit décédée probablement, il y a plus d'un an. Son successeur est déjà connu.

L’expression « La Reine a mal aux pieds » est généralement utilisée par les Akan pour annoncer le décès d’un roi ou d’une reine. Cette phrase, empreinte de symbolisme et de tradition, résonne profondément dans la culture des Baoulé. Une ethnie du peuple Akan, majoritairement présente en Côte d'Ivoire dont sont issus les deux premiers présidents du pays (Félix Houphouët-Boigny de 1960 et 1993 et Henri Konan Bédié de 1993 à 1999). Le 13 mai 2023, dans un communiqué, la monarchie a confirmé ce que des milliers de sujets de la reine Akoua Boni II redoutaient. La souveraine a rendu l’âme après un règne de six ans.  

Une monarchie traditionnelle qui reste un poids en Côte d'Ivoire

Bien qu’il soit probable qu’elle soit décédée, il y a plus d’un an, date à laquelle elle n’a plus été vue sur son trône, l’annonce officielle marque un tournant dans l’histoire de cette royauté traditionnelle secouée par une crise de succession qui perdure depuis des années. Depuis 2020, elle était contestée dans ses droits par son propre fils, le prince Otimi Kassi Anvo. Réunis à Sakassou, la capitale de la monarchie baoulé, les membres du Conseil royal ont annoncé que le trône royal serait placé sous l’autorité morale du prince Nanan Kouadio Maxime, qui assurera la régence avant d’être intronisé comme quatorzième souverain Royaume Baoulé après les funérailles secrètes de sa prédécesseur. Installée depuis le XVIIIe dans cette partie de l'Afrique de l'Ouest, la monarchie Baoulé est organisée selon un système de lignées royales, où le titre de roi ou de reine est transmis de génération en génération au sein de la même famille. Le pouvoir est exercé de manière héréditaire, mais le monarque n'est pas omnipotent. Il est entouré d'un conseil de chefs et de conseillers, chargé d'assister le souverain dans la prise de décisions importantes et de conseiller sur les affaires du royaume. Les cérémonies royales et les rituels religieux étaient étroitement liés, renforçant ainsi le lien entre le pouvoir politique et la sacralité qui repose sur un mythe fondateur, celui de la reine Abla Pokou.

Le futur souverain devrait rencontrer le Président Alassane Dramane Ouattara afin de lui présenter ses regalia. Depuis 2015, la Côte d’Ivoire s’est dotée d’une Chambre des Rois et des Chefs traditionnels, véritable second parlement de cette ancienne colonie française.

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