Le roi MisuZulu maintenu sur le trône en dépit d'un faux testament

Roi MisuZuluA chaque semaine son rebondissement. La saga autour du trône des zoulous continue. Mandaté afin de vérifier que c’est bien la signature du roi Goodwill Zwelithini kaBhekuZulu sur le testament qui désigne son fils MisuZulu comme successeur direct, un graphologue a conclu qu’il s’agissait bien d’une imitation, donnant ainsi raison à la branche royale factieuse qui conteste les droits du nouveau souverain zoulou. Pourtant, les experts désignés pour trancher ce litige affirment que le prince MisuZulu est légalement bien le Nkosi (roi) légitime d’une nation, qui jadis a fait trembler le Royaume-Uni. Face à cet imbroglio, les deux parties ont fait appel au gouvernement fédéral sud-africain et ont demandé au président Cyril Ramaphosa de nommer le souverain des « fils du ciel ». 

Les candidats au trône zoulou« Même s'il n'y avait pas de testament, la défunte reine Mantfombi reste la seule reine héritière car elle est la seule qui a été de sang royal. Elle est souvent appelée Izalankosi [celle qui porte l'héritier du trône] ». Alors qu’une étude graphologique a révélé et confirmé que la signature apposée sur le testament du roi Goodwill Zwelithini kaBhekuZulu était bien un faux comme n'a cessé de l'affirmer depuis le début la faction rebelle de la maison royale, Maxwell Shamase, universitaire et expert en culture contemporaine de l'Université du Zululand a rappelé que la légitimité du roi MisuZulu n’était pas à discuter. Une guerre de succession qui divise 10 millions d’amazoulous et qui cache en arrière-fond des revendications financières. Face à la Haute Cour de Pietermaritzburg, deux des filles du monarque défunt – la princesse Ntombizosuthu et la princesse Ntandoyenkosi – sont venues apporter leur soutien à leur mère, la reine Sibongile Dlamini qui tente de se faire attribuer la moitié de l’important héritage laissé derrière lui par le souverain après son décès en mars dernier  et qui exige le droit de nommer elle-même l’héritier au trône (ici le Prince Simakade Zulu). Une somme qui se chiffre en millions d’euros et des revendications qui reposent sur le fait que la reine était mariée sous la communauté des biens. 

La reine sibongile dlamini« À la suite de son mariage avec Sa Majesté le roi, elle savait qu'elle contractait un mariage polygame. Si elle avait eu des problèmes avec cela, en tant que première épouse, elle n'aurait pas dû consentir à ce que le roi prenne plus d'épouses », a déclaré Shamase qui s’agace des demandes de la reine Sibongile. « Elle n'avait jamais soulevé cette question auparavant car elle savait que son rang était inférieur au sein des structures traditionnelles de la maison royale. Au lieu de cela, elle a attendu que le roi soit décédé afin de rendre public son mécontentement. En termes de droit coutumier, elle n’obtiendra jamais rien devant les tribunaux » ajoute t-il. Même son de cloche chez le professeur Jabulani Maphalala, un universitaire à la retraite possédant une connaissance approfondie de l'histoire et des normes culturelles zouloues, qui a renchéri au Sunday World que les nouvelles preuves de la falsification du testament n'avaient aucune incidence sur qui devrait être l'héritier du trône. « La position connue du droit coutumier est qu'une épouse royale dont la lobola (dote-ndlr) est payée par la nation est de facto considérée comme la grande épouse. Indépendamment de ce que dit la cour, selon les normes culturelles et les systèmes de croyance connus depuis des temps immémoriaux, la grande épouse est la véritable puissance derrière le trône. Elle est la seule à porter l'héritier du trône. Les affaires de cette nature n'ont jamais été couronnées de succès devant les tribunaux auparavant » affirme également Jabulani Maphalala.

Face a cet imbroglio, la faction rebelles de la maison royale des zoulous, par le biais d’un communiqué mis en ligne par le gouvernement provincial du Kwazulu, lu par les princes Mbonisi Zulu et Vulindlela Zulu, ont fait appel au président sud-africain, Cyril Ramaphosa, afin qu’il tranche ce litige gordien. Pretoria a fait savoir qu’elle retenait encore sa réponse alors que le roi MisuZulu a d’ores et déjà été reconnu par ses pairs. « Le président a dûment délégué cette fonction au ministre de la Gouvernance coopérative et des Affaires traditionnelles, Nkosazana Dlamini-Zuma » indique le communiqué qui précise avoir reçu un rapport du gouvernement provincial  au sujet de la querelle dynastique. Lequel a prêté serment au roi MisuZulu. La saga continue. 

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Date de dernière mise à jour : 31/08/2021

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