L'Union monarchique italienne

L umiJusqu'en 1946, l'Italie a été une monarchie constitutionnelle fondée sur le statut Albertin. Promulgué en mars 1848 par le roi Charles-Albert, il définissait la « loi fondamentale perpétuelle et irrévocable de la Monarchie » et a été adopté de facto lors de l’unification du pays. La dictature mussolinienne, les vicissitudes de l’histoire et le référendum de 1946, dont l’issue est toujours contestée par certains constitutionalistes et les mouvements monarchistes, ont transformé l’état monarchique en république parlementaire.Aujourd’hui beaucoup d’italiens pensent que la profonde crise politique qui frappe les institutions est principalement due à la forme juridique de l'État. Pour eux, la monarchie constitutionnelle représente une vision alternative plus efficace de la forme républicaine qui régit l'État. L’idée monarchique semble séduire aujourd’hui, 73 ans après sa chute, les nouvelles générations.

Stefano Papa, coordinateur provincial sicilien de l’Union monarchique italienne [le président du Parlement européen, Antonio Tapani les députés Vittorio Sgarbi et Guiseppe Basini sont déclarés proches de l’idée monarchique qui rassemble 15% des italiens actuellement-ndlr]  répond aux questions de « Gazettin Online »* et présente le mouvement monarchiste italien

Qu'est-ce que l'Union Monarchique Italienne et quel est son but?

L'Union Monarchique Italienne (UMI) est la plus « ancienne » association monarchiste italienne. Elle a été fondée en 1944 à Rome, quelques jours après le retour au Palais du Quirinal de SAR, le prince Umberto de Savoie, alors lieutenant général du Royaume d'Italie. L'UMI a ensuite compris - comme encore aujourd’hui d'ailleurs  - la nécessité de rassembler les Italiens qui se sentaient institutionnellement  liés à la monarchie, quelles que soient leurs opinions politiques ou le vote déposé dans l’urne. 

L'association compte actuellement environ 70 000 membres répartis dans tout le pays, chacun ayant leurs propres idées politiques, mais tous unis afin de soutenir démocratiquement la restauration de la monarchie en tant qu'alternative institutionnelle à la crise que traverse le système républicain. Le siège de l’UMI est à Rome, avec à sa tête Alessandro Sacchi. L'association compte parmi ses rangs d'illustres représentants du monde politique, économique et culturel. En Sicile par exemple, nous avons l'honneur de pouvoir compter des personnalités telles que l'hon. Enzo Trantino, l'hon. Guido Lo Porto, le professeur Tommaso Romano, le professeur Salvatore Bordonali et de nombreux autres représentants importants de la société sicilienne.

Que nous fixons-nous au niveau politico-institutionnel ? Déjà proposer un référendum pour l'abrogation de l'article 139 de la Constitution qui stipule: « La forme républicaine ne peut pas être soumise à une révision constitutionnelle » et qui prive la souveraineté populaire de ses droits basiques.

Membres de l umi manifestant a romeRois, reines, princes héréditaires, cours ... cela ne reflète-t-il pas quelque chose d’archaïque provenant du passé ? Mais aujourd'hui, est-il toujours logique de parler du besoin d’un retour de la monarchie ?

Compte tenu des résultats, pas du tout satisfaisants, accumulés au cours de plus de soixante-dix ans de république, je pense que nous devrions poser la même question au contraire: la fraude référendaire du 2 juin 1946 a été un affaissement lent et continu des bases de notre pays. S'il y a quelque chose d'anachronique et qui donne le sentiment d’être « archaïque», c'est bien la république. C'est sous les yeux de tous les italiens que notre nation a perdu le sens de son identité et de son appartenance au pays. Cela est encore plus évident depuis l’année dernière. Presque toutes les institutions, y compris les établissements scolaires, qui ont le rôle délicat de former les générations futures, ont oublié, voire pire encore, ont snobé les célébrations du souvenir du centenaire de la fin de la Grande Guerre, qui pour nous se situe entre 1915 et 1918.

À une époque où la Cour constitutionnelle et le Conseil d'État avaient rappelé à une institution universitaire de renom - qui dispensait des cours exclusivement en anglais - qu'il était impossible d'ignorer l’enseignement de l'italien. En effet, n’oublions pas que la langue identifie les personnes, leur histoire, l'essence même de leur l'avenir. La République a initié une rupture non seulement en Italie mais également dans d’autres nations européennes qui ont perdu leurs monarchies. Et celles qui les ont conservées montrent indubitablement   une fraîcheur et une solidité considérablement supérieures au système républicain.

J'invite plutôt les lecteurs à regarder au-delà de nos frontières nationales: Suède, Danemark, Norvège, Liechtenstein, Luxembourg, Pays-Bas, Monaco, Espagne, Belgique. Des nations où la qualité de la vie est au plus haut niveau en Europe et où le monarque représente véritablement l’ensemble des peuples et l’unité nationale. Au cours des quarante dernières années, l'Espagne a subi de terribles attaques contre son unité, à la fois de la violence de l'indépendance basque et de la récente question catalane. Et puis le royaume de Belgique - où le problème « flamand-wallon » est toujours d'actualité - qui est restée deux ans sans gouvernement car les forces politiques n'ont pu trouver un accord: eh bien, dans les deux cas, le roi a assumé le rôle qui est le sien, sauvegarder l’unité de leurs nations respectives et des peuples, sortir l’état du bourbier et de la crise dans lequel il était. Et ce, grâce au rôle de garant de la nation et d’arbitre impartial qu’il possède.

Logo de l umiPouvez- vous mieux expliquer le rôle d’un monarque « arbitre » ?

Le souverain est le garant  de la stabilité de l’état. C'est un point important, un symbole qui le rend indépendant des autres organes institutionnels. De plus, une maison royale ne naît pas de rien, mais du pacte conclu entre elle et son peuple: un lien qu'il n'est pas exagéré de définir avec un oxymore comme celui de « profane sacré ». Chaque citoyen a le droit d’élire le personnage qu’il souhaite pour représentant mais n’oublions pas que les chefs de l’État républicain sont toujours l’expression des partis politiques et ne s’engagent dans des compétitions électorales que pour leurs intérêts personnels.

C’est donc naturellement des esprits «partisans» et des exemples d’ingérences «partisanes» que nous subissons en Italie d'une manière évidente depuis des décennies. Les héritiers du trône sont indépendants, capables d'interpréter les besoins du peuple avec le détachement que leur impose leur fonction et  qui n’est pas ici pour satisfaire les attentes des lobbys en tout genre ni pour réaliser les ambitions politiques et idéologiques des uns et des autres qui ne font créer que des divisions. Un roi a été éduqué pour son rôle plus souvent constitué de fardeaux que d'honneurs

Et qui pourrait être aujourd'hui le souverain des Italiens pour l'Union monarchique italienne?

Il n'y a rien à chercher ou à choisir car, comme toute vraie maison, « la maison de Savoie » a ses propres lois dynastiques. Et conformément à ces lois du centenaire, toujours en vigueur, l'héritier actuel du trône d'Italie et le successeur du dernier souverain, Umberto II, est le prince Amedeo de Savoie- Aoste. Après lui, il y a son fils Aymone, cadre et représentant de la société Pirelli pour la Russie et les pays nordiques. Il a fait de longues études internationales, c’est un polyglotte qui a le sens de la diplomatie et du  savoir-faire  hérité d’une tradition familiale. Et enfin, il y a le jeune Umberto, son fils aîné. Permettez-moi d'ajouter qu’en 2018, le prince Aymone a reçu la médaille de l'ordre de l'amitié décernée en mains propres par le président Vladimir Poutine pour les excellentes relations commerciales et les réalisations de son entreprise en Russie auxquelles il a contribué.

Avant de terminer, comment  en savoir plus et peut-être vous contacter directement?

Certainement, mais pas avant de vous avoir remercié pour cette interview et vos lecteurs qui la liront. En plus d'être sur Facebook et Twitter, je vous recommande de visiter notre site Web national www.unionemonarchicaitaliana.it et le site régional www.monarchia-sicilia.it avec toutes les informations utiles et les références pour contacter l'association.

copyright@Frederic de Natal.

Publié le 4/03/2019

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