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Reza Pahalvi à l'Institut Hudson

Prince reza pahlavi a l institut hudsonFortement contestée de l’intérieur depuis des mois, la république islamique d’Iran doit faire face aujourd’hui à de multiples défis. En novembre dernier, une nouvelle vague de protestations s’est propagée comme un tsunami dans toutes les principales villes du pays. Mais bien que les manifestations soient remarquables par leur ampleur, ce mouvement d'opposition au régime des mollahs n'a pas de ligne politique clairement définie. Scandés d’une seule voix, les mêmes slogans en faveur de l'ancien prince héritier, Reza Pahlavi, le fils de Muhammad Reza Shah Pahlavi, ont étonné et font débats. Figure de l'opposition iranienne la plus éminente et, de plus en plus, un symbole d’unité parmi les Iraniens qui cherchent à remplacer le régime actuel par une démocratie libérale laïque, le 15 janvier, l’Institut Hudson*, un « think tank » conservateur, a invité le prétendant au trône du Paon à s’exprimer sur la situation actuelle en Iran et sur une éventuelle intervention militaire des Etats-Unis  dans l’ancienne Perse.

Il ne fait pas dans la dentelle. Dès le début de son entretien, le prince Reza Pahlavi appelle la presse internationale à soutenir ouvertement les manifestants et à diffuser les images de la répression dans leurs journaux. « S’ils ne le font pas pour moi, alors qu’ils le fassent pour de millions d’iraniens qui souffrent » lance le fils du dernier Shah dans un long plaidoyer de quelques minutes sur le sujet et qui rappelle que les accès à l’information ont été coupés dans son pays. Rapidement, interrogé sur la mort du général Qassem Soleimani, début janvier, exécuté par un drone américain, le prince Reza Pahlavi a dénoncé uns instrumentalisation du régime des mollahs autour de la mort de ce militaire. Selon lui, les fameuses images « d’unité » distillées partout y compris sur les réseaux sociaux, ont éludé une autre vérité. Celles de manifestations de joie en Iran où on voit des iraniens déchirer en deux le portrait de cet important fonctionnaire du régime islamique.

Re-dirigeant l’entretien sur les meurtres de masses organisés par Téhéran contre sa population, le prince Reza Shah pointe du doigt « un régime obsédé par sa survie à n’importe quel prix ». « Juste le mois dernier,  1500 personnes tuées alors qu’elles protestaient pacifiquement » affirme le prince.

«Est-ce la fin du régime islamique ou pensez-vous qu’il peut encore durer longtemps ? » lui pose alors Michael Doran, son interlocuteur. « Ce régime vit avec ses illusions depuis des années déjà et force les iraniens à se battre les uns contre les autres afin de continuer à exister Les iraniens ont compris que, désormais, ils avaient la possibilité de se faire entendre. Ils écoutent mes appels de à la désobéissance civile et on peut voir que des unités militaires se rebellent déjà » lui explique Reza Shah. « Les iraniens sont une nation avec un millier d’années d’histoire, de différentes religions, ethnies qui ont toujours cohabité ensemble, côtes à côtes. Cette nation n’est pas représentée par ce régime » renchérit le prince Reza qui affirme que «oui, nous assistons à la fin de ce régime ». Tout ce que j’ai à dire aux leaders de ce régime, encore plus [à l’Ayatollah-ndlr] Khamenei, c’est de démissionner, de partir,  de laisser les iraniens d’être libres. Et aux forces [ici les gardiens de la révolution-ndlr] qui soutiennent ce régime, je leur dis qu’ils ne seront jamais assez pour le maintenir au pouvoir ».

Intervention du prince reza pahlavi« Savez –vous quel fut la réponse de Khomeiny à son retour en Iran [l’ayatollah de Qom, la deuxième ville sainte d'Iran, opposant au shah fut exilé en France et revint peu de temps après la révolution de 1979-ndlr] lorsqu’un journaliste lui demanda quel était son sentiment ? Il répondit : rien ! Et ce « rien » ne cesse de hanter ce régime alors que des millions d’iranien, eux se sont toujours inquiétés pour l’Iran » continue d’expliquer le prince dans une démonstration qui lui esquisse un sourire de fierté. « Il est temps de mettre fin au dialogue avec ce régime qui ne sert à rien et de commencer à parler avec les iraniens. Nous sommes la solution alors que ce régime est la part du problème. Vous ne pouvez pas vous attendre à des changements si vous répétez les mêmes erreurs » assène-t-il calmement aux différents organes de presse invités à l’Institut Hudson.

« Mes compatriotes n’ont pas besoin d’un coaching particulier ni que l’on vienne leur expliquer ce que doivent être leurs désirs. Ils sont souverains et capables de se gérer eux-mêmes de manière compétente. Mais ils ont besoin d’encouragements, de savoir qu’il y a une lumière au bout du tunnel, qu’il y de l’espoir, qu’ils ne seront pas abandonnés parce qu’ils ont déjà montré leur bravoure sans soutiens de quiconque. Alors imaginez ce qu’ils pourraient faire s’il savaient qu’ils sont soutenus » martèle le prince Reza Shah.

« Quel a été votre rôle justement depuis des mois » [dans ces manifestations-ndlr] ? « J’ai essayé de faire du mieux que j’ai pu, au-delà de la confiance qu’ils ont placé en moi et de la reconnaissance [comme leader de l’opposition-ndlr] que j’ai, d’apporter de la coordination et de l’unité parmi nos forces [d’opposition-ndlr] » explique le prince qui ne souhaite pas se mettre en avant, préférant s’accentuer sur le «  principe d’élections libres et démocratiques » qu’il préconise pour l’Iran après la chute du régime. «N’importe quelle démocratie fonctionne de cette manière et il n’y pas de raison que cela ne fonctionne pas pour l’Iran ! »  affirme-t-il. « Il est temps d’entrer dans le XXIème siècle et sortir enfin du moyen-âge. Et c’est bien ce que réclame le iranien aujourd’hui. C’est là qu’est aussi mon rôle, de porter leur voix partout où je peux»  plaide le prince qui appelle tous les partis à se réunir autour d’un « agenda commun ». « Nous devons avoir une vision qui passe par un vrai dialogue national, concrètement une société libre » continue le prétendant au trône sous les applaudissements. 

«Qu’attendez-vous de l’administration américaine Trump ? » lui demande alors Michael Doran.  «C’est la première fois depuis des décennies que nous avons un gouvernement qui comprend enfin ce qui se passe en Iran. En maintenant le dialogue avec cette théocratie, c’est une contradiction vis-à-vis d’un régime qui n’a rien de transparent. Hors nous partageons les mêmes valeurs de liberté et de respect des droits de l’homme. Mon message à cette administration [du président Donald Trump-ndlr] est qu’il doit dialoguer avec les leaders de l’opposition qui garantiront des relations positives avec celleci au nom des iraniens » continue Reza Shah qui est persuadé que ce moyen permettra aux militaires et forces paramilitaires de se retourner contre le régime islamique. « Il est important de maintenir la pression » sur ce régime poursuit le prince impérial qui se félicite des manifestations qui ne faiblissent pas.

« On assiste à une implosion du régime de l’intérieur  et les iraniens ont compris que sa chute serait suivie d’une transition démocratique sans passer par un processus d’anarchie que nous devons aussi anticiper »  poursuit encore le fils du défunt Shah qui ne souhaite pas d’intervention militaire américaine et qui confirme qu’il a des liens avec «  les forces du changement ». « Vous devez être du bon côté de l’équation c’est-à-dire du peuple iranien et chacun doit faire le nécessaire pour permettre de favoriser le dialogue national à l’intérieur de l’Iran afin qu’elle coordonne  avec la diaspora iranienne » explique Reza Shah Pahlavi. Il ne préfère pas se prononcer sur le type de régime qui sera mis en place  par la suite, laissant la réponse à cette question aux iraniens qui décideront par référendum ce qu’ils souhaitent. « Nous organiserons des élections libres et tous les partis pourront y participer selon un agenda bien établi. Partisans de la monarchie ou république, chacun aura la possibilité d’être entendu » promet le prince Reza Shah Pahlavi en guise de conclusion.  

Copyright@Frederic de Natal

Publié le 16/01/2020

*https://www.youtube.com/watch?v=24VzVWeVy5Y&feature=emb_title             

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