Fusion des partis royalistes

Les 3 leaders rivaux«Soyez rassurés, le RPP ne se séparera plus jamais ». C’est l’information politique au Népal ces derniers jours, loin devant la crise sanitaire du covid-19. Le Rastriya Prajatantra Party (RPP) et le Rastriya Prajatantra Party-Uni (RPP-U) ont enfin annoncé, mercredi de la semaine dernière, la constitution d’une vaste plateforme monarchique. Une victoire pour l’ancien vice-premier ministre Kamal Thapa qui prône l’instauration d’une royauté hindouiste et constitutionnelle et un retour inattendu des royalistes dans les affaires politique du pays alors que se profile les prochaines élections législatives, prévues en 2022.

Frères ennemis, Kamal Thapa, Pashupati Shumsher Rana et Prakash Chandra Lohani ont dû mettre progressivement leurs guerres d’egos de côté face à la fronde de plus en plus perceptible des cadres au sein de leurs partis respectifs. «Nous ne tolérerons plus de divisions » ont averti ceux-ci lors du congrès qui a réuni plus de 1000 personnes. L’ancien monarque du Népal, le roi Gyanendra Shah, est lui-même intervenu dans ce conflit et leur a ordonné de mettre fin à ces divisions qui ont fait perdre aux royalistes plus de 90% de leurs députés lors de la dernière élection législative.

Le nouveau mouvement, qui gardera le nom de Rastriya Prajatantra Party sera doté d’une présidence collégiale qui désignera démocratiquement et de manière égale les leaders locaux, chargés de promouvoir la restauration de la monarchie, renversée au cours d’une révolution en 2008. La première convention du parti aura lieu au cours des 18 prochains mois ont annoncé conjointement Kamal Thapa, Pashupati Shumsher Rana et Prakash Chandra Lohani, des visages connus des népalais, qui entendent remettre au goût du jour, le régime du Panchayat. Une forme de gouvernement entre le constitutionnel et l’autoritaire, initiée par le roi Mahendra Shah, qui a dirigé le pays himalayen de 1960 à 1990. « Cet accord a donné naissance à une nouvelle une option politique plus fiable » a déclaré Kamal Thapa, un proche du souverain déchu et qui a « fait amende honorable en présentant ses excuses aux cadres de son parti ». Un mea- culpa qui a été accueilli dans un tonnerre d’applaudissements. « «Je suis moralement responsable de mon incapacité à éviter la dernière scission peu de temps après la convention générale » a déclaré celui qui été trois fois vice premier ministre depuis la fin de la royauté.

Kamal Thapa devant les monarchistes réunis en congrès« Les népalais recherchent maintenant une alternative au Parti communiste népalais au pouvoir et au Congrès népalais [ancien allié de la monarchie-ndlr].Je pense que le nouveau parti politique sera une force alternative dans le pays. Travaillons dans cet esprit » a déclaré Kamal Thapa dans son discours. Avant d’ajouter « Il ne devrait y avoir aucun doute parmi nous concernant l'unification du parti. Nous ne laisserons pas le parti se diviser une fois que notre parti sera fusionné avec le RPP -Uni). Travaillons pour garder notre parti uni et fort ». Un parti qui doit encore trouver son logo, un drapeau et qui devrait abandonner à court terme, l’actuelle vache sacrée comme symbole pour un autre plus consensuel.

Seule ombre au tableau de ces réjouissances, l’actuel ministre de l’industrie, membre du RPP, Sunil Bahadur Thapa, fils du premier ministre du même nom, qui a claqué la porte de la convention et organisé son propre meeting avec ses partisans, issus de son mouvement le Rastriya Prajatantra Party-Democratic (RPP-D). La monarchie ? Il ne croit désormais plus à cette idée. Il était pourtant celui qui avait appelé tous les mouvements démocratiques à s’unir en septembre 2019 afin de faire face à l’actuelle coalition marxiste au pouvoir.

Copyright@Frederic de Natal  / Photos@KamalThapa

Publié le 16/03/2020

Date de dernière mise à jour : 18/04/2020

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